Il est le directeur de
l’Ensemble artistique national (EAN). Il s’appelle Marcel Zounon. Dans cette
interview qu’il nous a accordée, il donne les raisons qui justifient l’inertie
qui s’observe dans l’animation de la vie artistique et culturelle au Bénin. Et pour ce qui concerne l’Ensemble
artistique national (EAN), Marcel Zounon dévoile les activités phares inscrites
au Plan de travail annuel (PTA) de
l’institution et rassure les artistes.
Depuis trois mois que nous sommes entrés dans la nouvelle année, on a bien l’impression que les activités artistiques et culturelles ne bougent pas du tout à la Direction de l’Ensemble artistique national. Que se passe-t-il ?
Marcel Zounon :Je pense que l’Ensemble artistique
national se porte très bien. Mais avant de revenir à votre question proprement
dite, permettez-moi de parler un peu de
l’année 2016. Nous avions, en effet, fait nos projections sur un budget de 80
millions. Après le correctif budgétaire,
ce budget a été réduit à 70 millions de Francs CFA. A l’arrivée, c’est-à-dire
au 31 décembre 2016, l’Ensemble artistique national n’a pu mobiliser que 45
millions de nos francs. Ce sont ces 45 millions qui nous ont permis de
constituer la troupe du ballet national,
la troupe du théâtre national. Avec la troupe du ballet national, nous avions
pu participer aux folkloriades qui ont eu lieu au Mexique avec l’appui du
gouvernement de la rupture, sous l’égide de
notre ministre, son Excellence Ange N’koué. Au cours de cette même
année, nous avons pu présenter à Natitingou, deux spectacles de ballet, et deux
spectacles de théâtre avant de répéter le même exercice à Cotonou. Je rappelle
que c’est dans ces 45 millions que nous avons également pu assurer le
fonctionnement de la structure ainsi que les primes des agents, les frais de
mission, étant donné que l’Ensemble artistique national est désormais autonome.
J’ai fait cette rétrospective pour vous montrer que les choses ont été très
difficiles pour nous, vu les moyens mobilisés.
Parlons maintenant de
l’année 2017 où l’Ensemble artistique national semble timide dans ses activités.
Rien ne bouge apparamment. Qu’en dites-vous ?
Je pense que cette remarque que vous faites n’est pas
seulement au niveau de l’Ensemble artistique national. Et cela s’explique aisément. Il en est ainsi
parce qu’à la date d’aujourd’hui, les budgets des différentes structures telles
que la Direction de l’Ensemble artistique national (Dean) ne sont pas encore
validés. A juste titre, le gouvernement a recommandé à ce que tous les budgets
qui n’ont pas fait l’objet d’adoption au Conseil des Ministres en 2016 et qui
ont été exécutés soient renvoyés au Conseil pour régularisation. Et ce n’est
qu’après cette régularisation que les budgets de nos structures seront adoptés
afin que les différents plans de travail annuel du Ministère du tourisme et de
la culture soient mis en exécution. Il se fait aussi que ces plans de travail
annuel (PTA) ont été remodifiés, conformément à la nouvelle vision de
gouvernance, qui veut que désormais, rien ne se passe comme avant. Il va donc
falloir que ces plans de travail annuel soient validés pour que nos différentes
structures soient autorisées à exécuter les activités prévues. C’est ce qui
explique le fait que les choses ne bougent pas encore.
Et si on se réfère
spécifiquement au Plan de travail annuel de l’Ensemble artistique national que
vous dirigez, quelles sont les activités majeures qui y sont prévues pour le
compte de l’année 2017 ?
Il y a plusieurs activités qui sont prévues dans notre PTA.
La question de la formation de nos
artistes a une place de choix dans notre plan de travail de 2017. Et le
Conseil d’Administration nous a recommandé, un casting soutenu, pour aller
chercher les meilleurs dans les différents départements afin de constituer les
différentes troupes dans les domaines de la danse, du théâtre et du Chœur polyphonique.
Et en parlant de Chœur polyphonique, ce sera une initiative expérimentale
depuis notre avènement.
A part le volet formation, il est également prévu dans notre PTA, la mise en
place de la troupe nationale de théâtre, la mise en place du Ballet national
rénové, toutes les questions liées au fonctionnement de la direction.
Toujours dans notre PTA, il y a les rencontres
internationales auxquelles l’Ensemble artistique national est sollicité pour la
promotion internationale de la structure.
Et cette année, nous sommes attendus dans différents groupes de danses
représentant neuf (9) différents pays.
Cette rencontre internationale se passera du 29 juillet au 29 août 2017.
Et par rapport à ça, les fiches liées aux termes de référence, au financement sont en train d’être apprêtées
pour être envoyées à l’autorité qui l’avisera en nous donnant ses différentes
orientations pour la réussite de notre participation à cette rencontre. Et
là-dessus, notre ministre a été catégorique. Il nous a dit qu’il veut un
Ensemble artistique fort et puissant, qui relaie effectivement le patrimoine
culturel immatériel de notre pays. C’est le moment pour moi de le remercier
franchement pour le suivi exceptionnel qu’il est en train de faire par rapport
à ce dossier. Nous, on est engagé à ses
côtés pour que notre participation soit une réelle réussite. Et, je dois vous
dire aussi que ce n’est pas que le
budget de 70 millions de Francs Cfa de l’Ensemble artistique national qui est
reconduit pour l’exécution des activités de la structure, cette année.
Ah bon ?
Parlons-en alors !
Au-delà de ces activités prévues dans le PTA, il y a également
des Programmes d’Investissements Publics
(PIP) qui sont également prévus, grâce à
la clairvoyance du ministre, son Excellence Ange N’Koué. Ce sont des programmes
qui relèvent du Ministère, et que l’Etat finance indépendamment du budget
relatif au PTA des structures comme la nôtre. Au niveau de l’Ensemble
artistique national, nous avons inscrit quatre (4) projets au titre des PIP. Il
y a l’organisation des tournées nationales et internationales pour le Ballet
national, la troupe nationale de théâtre et le Chœur polyphonique national.
Nous avons également inscrit un second projet intitulé, collecte des rythmes,
chants, danses, panégyriques claniques pour enrichir le fond rythmique du
Ballet, du théâtre et de la danse. Ceci permettra de redonner vie à ces
différentes danses en voie de disparition, de les conserver et de stimuler les
structures privées à s’en approprier. Le
3ème projet est relatif à la transcription de nos danses suivant des codes universellement reconnus à
l’Unesco. Des contacts sont d’ores et déjà pris dans ce sens.Enfin, nous avons
inscrit au PIP, le projet de financement
à la création du Chœur polyphonique, de
la danse et du théâtre.
Au regard du retard que
l’on observe déjà dans l’adoption du PTA, n’avez-vous pas peur de ne pas
pouvoir réaliser tous ces projets ?
Nous n’avons pas du tout peur. Car, il nous a été
formellement demandé de préparer tous les documents conceptuels, les termes de
référence, les fiches de financement de ces différentes activités énumérées afin
que leur mise en service soit autorisée en attendant l’autorisation du budget.
Nous n’attendons que le ok pour accélérer les
choses.
Qu’avez-vous à dire
pour rassurer les artistes ?
Pour les artistes, nous leur demandons de se tenir prêts.
Car, au moment venu, nous allons lancer le casting, les recueillir sur la base
du travail d’un jury indépendant et puis les activités vont effectivement
reprendre.Et ce moment ne tardera plus trop à venir. Notre Ministre de tutelle,
son Excellence Ange N’Koué y veille d’ailleurs sérieusement.
Entretien réalisé par Donatien GBAGUIDI
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