Fille de son père, Yélouassi Adolph, un salséro bien connu, Yélouassi Nayel, alias
"Hoxo Nayel" s’apprête pour intégrer définitivement le labyrinthe des
talents sûrs d’Afrique. Et on a des raisons d’y croire.
Son calme, son style naturel qui rime bien avec sa
corpulence peu généreuse qui s’accorde
avec sa taille moyenne, dissimule tout de son talent. Il faut
donc l’écouter chanter pour croire les confidences d’Eric Gbèha, celui-là
qui assure le masteuring de son album
intitulé "Hoxo" (qui veut dire jumeaux en langue fongbé). « Hoxo
Nayel a tout pour émerger. Elle a la voix, sa musique est une musique de
recherche, ainsi que son approche musicale », nous a confié Eric Gbèha,
musicien de profession et vice-président du Bureau export de la musique
africaine (BEMA). Des propos qui corroborent bien les qualités intrinsèques de
l’artiste. Des qualités qui se justifient par
une voix bien travaillée, qui
dégage des chansons au sens profondément philosophique, puisées de la
langue fongbé originelle et qui accroche tout mélomane bien averti. Cette
alchimie du fongbé tamisé que l’artiste associe à ses textes qui font
travailler les méninges, relève d’une recherche approfondie. Une recherche qui
l’a amenée selon ses explications, dans certains couvents d’Abomey (la cité
historique du Bénin) d’où elle a pu faire l’inventaire des chansons rituelles
et cérémonielles qu’elle retravaille pour donner une identité locale à sa
musique. Une musique qui repose sur des instruments traditionnels, à laquelle
elle ajoute une petite dose de modernité pour lui permettre de transcender les
frontières africaines. Et on le réalise bien sur l’album "Hoxo",
riche de huit (8) titres. Un titre plein d’histoire qui dévoile un pan de la
vie de l’artiste. Il en est ainsi parce que Yelouassi Nayel est une jumelle.
Mais aussi mère de jumeaux. Ce qui déteint, selon ses explications, sur sa vie.
« J’ai réalisé que pour réussir, il me faut faire du double emploi. La
preuve, j’ai sorti mon premier album, mais ça n’a pas connu du succès. Et le
deuxième que je me prépare à sortir, je pressens déjà son succès », a-t-elle expliqué.
Mais cet inévitable succès qu’elle pressent pour son album "Hoxo",
elle le doit aussi à la formation à laquelle elle s’est soumise durant
plusieurs années. Déjà en 1993, on la connaît choriste. Au collège, elle était
toujours dans les activités culturelles, précisément dans la section Musique.
En 2006, Hoxo Nayel a participé avec succès, au concours Star Promo. En 2010,
elle sort son premier album. Elle abandonne la promotion de cet opus pour se
lancer dans une recherche musicale qui l’a conduite dans plusieurs couvents
d’où elle sort requinquée et définitivement aguerrie pour proposer au monde, une
musique aux couleurs de son pays, le Bénin, le berceau du vodoun.
Donatien GBAGUIDI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire