Koffi Gahou est un
artiste créateur polyvalent. Il est l’un des rares artistes béninois ayant
fait une école formelle en matière
d’art. Bientôt, il va boucler 70 ans de vie. 70 ans de vie dont 47 ans
consacrés à l’art. Et de ces 47 de
pratiques artistiques et culturelles, Koffi Gahou ambitionne désormais de
transmettre les expériences vécues. Des expériences qu’il consigne dans son
livre intitulé "Atchakpodji :
Arts, culture et tourisme, une vision économique". Un document qui
reste à ce jour, à l’étape de maquette. Et c’est pour quitter cette étape qui
ronge l’auteur qu’il est, que Koffi Gahou appelle à l’aide pour enfin imprimer
et lancer son œuvre au contenu enrichissant. Car, il reste convaincu que
« la culture est une mine d’or » à explorer.
Vous avez décidé d’écrire un livre qui est intitulé
"Atchakpodji : arts, culture et tourisme, une vision économique".
Que pouvons-nous retenir de l’historique
et du contenu de cette œuvre?
Koffi Gahou : J’ai remarqué que quand nous parlons
de culture, les citoyens n’y comprennent pas grand-chose. Le drame, après
l’élection du Président Patrice Talon, avec l’avènement de la rupture, je n’ai pas
entendu parler de la culture. Et pourtant, quand il s’agit du sport, on y met
des milliards. Mais quand on dit culture, on n’y voit rien. C’est pourquoi, moi
j’ai pensé écrire ce livre pour que les gens puissent voir le volet économique
de ce secteur. Si jamais j’étais Président de la République, le tout premier
Ministère d’Etat, ce sera la culture. Car, la culture fait notre souveraineté.
Pourquoi avoir choisi
de mettre comme titre de l’ouvrage, "Atchakpodji" ?
"Atchakpodji", en langue fongbé signifie, place
publique. Et quand on veut débattre d’un sujet important, on l’amène à
"Atchakpodji" afin que la communauté en parle. Je veux donc amener la
question de la culture sur la place publique pour qu’on en parle et ce, avec un
thème accessible à tous. Je le veux ainsi, parce que la culture, c’est-à-dire
le sujet dont je veux qu’on débatte, intéresse tout le monde. Il ne s’agit pas d’un truc de couvent.
De quoi avez-vous
concrètement parlé dans le document, sur "Atchakpodji" ?
J’ai parlé des arts.
Imaginez un instant que tous les Béninois soient contraints de manger,
24 heures sur 24heures, la pâte blanche. Vous imaginez le nombre de tonnes de
maïs qu’il faut cultiver dans notre pays ? Imaginez que tous les Béninois
s’habillent avec des vêtements 100% coton. Je veux parler du coton cultivé par
nos paysans. Je sais que la société COTEB produit du textile. Cela revient à
dire que c’est cette société qui va habiller tous les Béninois. Vous imaginez
déjà sans doute, les devises que cela peut nous apporter. C’est de cette vision économique de la
culture qu’il est question dans ce livre.
Au jour d’aujourd’hui,
le livre reste encore à l’étape de maquette. Et on voit bien votre farouche
volonté de partager cette vision économique de la culture avec les Béninois et
les décideurs. Qu’est-ce qui bloque l’édition du livre ?
Oui, franchement, il me faut partager cette vision. Je le
veux parce que l’autre événement aussi, c’est que je prépare mon 70ème
anniversaire. Et dans mes 70 ans de vie, j’en ai 47 entièrement consacrés à l’art.
Dans ces 47 ans, j’ai découvert que la culture est une mine d’or. C’est plus
que le pétrole. Et cette richesse-là, ne divise pas. Pour en revenir à ce qui
me bloque, je dirai tout simplement que
j’ai fini d’écrire le livre et les moyens me manquent pour l’imprimer et le
lancer. Sinon, en réalité, j’avais prévu l’éditer à compte d’auteur,
c’est-à-dire, sur fonds propre. Mais malheureusement, j’ai été malade et j’ai
dû dépenser dans la santé, les fonds réservés à cet effet. Je voudrais donc
inviter les bonnes volontés à me venir en aide afin que je puisse sortir ce
livre pour permettre aux générations actuelles, futures et aux décideurs, de
profiter de mes 47 ans de vie artistique consignés dans ce document.
Interview réalisée par
Donatien GBAGUIDI
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