mardi 5 décembre 2017

Littérature: Un Français dévoile l’authentique histoire de la fête de l’Epiphanie de Porto-Novo



Il est un anthropologue  à la Sorbonne. Il s’appelle Erwan Dianteill. Pour avoir découvert, en 2010, la fête de l’Epiphanie célébrée chaque année avec faste, à Porto-Novo, la capitale du Bénin, il décide d’y consacrer ses recherches pour en sortir, son histoire authentique, ignorée de la plupart des Porto-Noviens eux-mêmes. Et il y est parvenu, à travers  l’ouvrage intitulé "L’Epiphanie de Porto-Novo : Textes, histoires et ethnologie". Un document officiellement lancé, ce samedi 2 décembre 2017, sous le parrainage du Centre Africain des Hautes Etudes (CAHE),  à la salle Ovale du Projet Songhaï, qu’il  a co-signé avec Jean-Claude Dossa, qui l’a entièrement traduit en langue locale "goun".


Jean-Claude Dossa
Edité aux Editions des Lagunes, l’ouvrage porte la préface du professeur, Paulin Hountondji. Et l’élément déclencheur de son édition trahit bien la passion de son auteur pour  la culture. « En Europe, tout le monde connaît le Bénin, en tant que pays du vodoun. Mais personne ne connaît la fête de l’Epiphanie qui est pourtant très célébrée à Porto-Novo. Quand j’ai découvert cette fête en 2010, j’ai décidé de consacrer mes recherches à son origine pour la faire connaître dans le monde », a expliqué Erwan Dianteill, pour justifier l’édition de l’ouvrage : "L’Epiphanie de Porto-Novo : Textes, histoires et ethnologie". Et cette origine, l’auteur de l’ouvrage, dans ses recherches, tombe sur un texte révélateur de l’authentique histoire de l’Epiphanie à Porto-Novo. Il s’agit d’un texte, selon ses explications, reçu des archives du Vatican, qui porte une double signature : celle du père Francis Aupiais et du dignitaire des religions endogènes, Mèdjè. Un texte qui remonte à 1920 et qui autorise la célébration de l’Épiphanie

à Porto-Novo en 1923. Une institutionnalisation d’une fête chrétienne, qui  éclaire à suffisance, sur le degré de tolérance du royaume de Porto-Novo, face à l’église catholique. Un symbole qui épate l’auteur, qui voit au roi Tofa 1er, le prototype d’un roi de paix, tout le contraire du roi Béhanzin, qu’il assimile dans l’ouvrage, au roi sanguinaire, Hérode, un des personnages clés de la Bible. Et c’est à ce niveau de comparaison que le préfacier, Paulin Hountondji, marque son étonnement, tout en remerciant Erwan Dianteill et son co-auteur, Jean-Claude Dossa, de la qualité de leurs recherches qui, à jamais, seront inscrites en lettres d’or, dans les annales de l’histoire de l’Epiphanie à Porto-Novo. Pour Jean-Claude Dossa, le lancement de cet ouvrage qui a mobilisé les acteurs de la fête de l’Épiphanie, n’est que l’aboutissement  d’un projet, parmi une série d’autres, conçus pour valoriser davantage Porto-Novo. D’ores et déjà, il annonce, la sortie très prochaine, d’un dictionnaire, "goun-français et français-goun". Une nouvelle qui a enchanté tous les invités à la cérémonie de lancement du livre, et qui ont promis leur soutien, aux deux associés.

 Donatien GBAGUIDI

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