Les deux co-célébrants assistés des "enfants de chœur" |
Comme Jésus, le vodoun a aussi son temple. URE-Djowamon est l’église qui
accueille désormais les adeptes du Vodoun à Savalou. Et elle s’étend déjà.
L'heure de la communion pour les adeptes |
Quartier Affossouklinnou. En plein cœur du centre-ville de Savalou. Une commune située
dans le département des Collines, à 233 kilomètres de Cotonou, la capitale
économique du Bénin. Le Vodoun y a pris siège. Et c’est dans un temple. Un
temple construit en matériaux précaires et qui accueille, chaque dimanche, ses
adeptes. Il est baptisé " Union des religions endogènes-Djowamon
(URE)". Comme dans les églises, la messe y est célébrée. Et commence
chaque dimanche à 9 heures. Pour une fois, dans le cadre de ce reportage, j’y
étais. A l’entrée de l’église, aucune enseigne pour renseigner le fidèle. Mais
quand on y pénètre, on se rend bien à l’évidence qu’il s’agit bien d’une église. Quatre rangées de bancs s’y
trouvent. Au fond de la salle se trouve l’autel. Un autel fait de table couverte
de pagne à dominance rouge et noire. Au sol, aux deux extrémités de l’autel se
trouvent deux canaris plats contenant de l’huile rouge qui sert de support au
feu qui s’y trouve. A gauche de l’autel, s’installe la chorale. Une chorale
qui, au démarrage de la messe, fait résonner les tambours, gongs et castagnettes avec des chansons qui
vantent et vénèrent le voudoun. Il s’agit, selon les explicationsfournies, de
l’instant d’adoration d’avant la messe. Après une trentaine de minutes d’animation,
le rythme change. Le prêtre célébrant, "YèhouénonTchédji" est
annoncé. A pas feutrés, rassurants, un homme de taille imposante et de
corpulence généreuse, de rouge vêtu, perles au cou, fait son entrée dans la
salle. Derrière lui, une femme, endimanchée,
mais de façon extravagante. Selon les précisions données par YèhouénonTchédji,
il s’agit de la co-célébrante de l’église des adeptes du vodoun. Trois jeunes
filles de la chorale les accompagnent. Elles jouent aux côtés des deux
célébrants, le rôle d’enfants de chœur comme dans l’église catholique romaine.
Accompagnés par des chants et danses, les deux célébrants prennent siège à
l’autel. Et puis, les tam-tams cessent de résonner. L’homélie peut commencer.
Mais là, c’est la célébrante qui dirige les choses. Prières et adorations suivent l’homélie. Des
moments palpitants pendant lesquels divers rythmes vodoun sont exécutés,
lesquels déclenchent chez les fidèles (adeptes), des scènes de joie avec des
pas de danses bien impressionnants. L’autre moment important de la célébration
de la messe, c’est celui de la communion. Ici, on ne parle pas de communion. Il
s’agit du moment où l’on s’offre le « ata et vi » achetés à coups de
quelques pièces de francs CFA. Mais
avant ça, on procède d’abord à « l’achat de ata et vi ». Il s’agit en
réalité d’une étape qui correspond à la quête. Une étape à l’issue de laquelle
les adeptes sont invités à la prière individuelle pour prendre la communion.
Une communion faite du "ata et vi" et qui est donnée aux fidèles par
les deux co-célébrants de la messe. Mais avant tout ceci, il faut la
prédication. Le livre utilisé ici n’est pas la Bible. Il s’agit des légendes du
Fâ. Et tout se passe en langue vernaculaire pour mieux faire passer le message
du Fâ du jour.
Et l’URE-Djowamon grandit déjà !
Créée le 16 novembre 2012, l’Union
des religions endogènes-Djowamon sort désormais de son cadre initial du
quartier Affossouklinnou de Savalou-centre. Deux autres sont d’ores et déjà
installées dans l’arrondissement d’Ataké, toujours dans la commune de Savalou. Les
adeptes du vodoun peuvent alors fréquenter soit l’église d’Assokangoudooucelle
de Doyisso, deux villages situés dans l’arrondissement d’Ataké. Et selon les
précisions données par le célébrant,Tchédji,
des travaux d’implantation de l’URE-Djowamon dans l’arrondissement de
Logozohè sont actuellement en cours. Mais l’ambition clairement affichée, c’est
d’étendre sur toute l’étendue du territoire national l’URE-Djowamon avant de l’exporter
vers les autres continents.
Donatien GBAGUIDI
hola! Je suis la fille de la pretresse. C'est un plaisir voir que vous parlez de notre église.
RépondreSupprimerhola! Je suis la fille de la pretresse. C'est un plaisir voir que vous parlez de notre église.
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