mardi 13 décembre 2016

Fitmhand 2016: Le coup d’émotions des artistes handicapés à Parakou


Anicet Datonnou, l'un des artistes invités

Les artistes handicapés ont donné de l’émotion à la 6ème édition du Festival international de musique et de théâtre pour personnes handicapées (Fitmhand). C’était le samedi 10 décembre 2016 au marché Tchikitibam de Parakou.





Ils ont noms, Roger Tchaou, alias "Tonton Roger", Klico Mathieu, Anicet Datonnou,  "Yoyo La Fleur" et deux comédiens du groupe de théâtre "Les bruits du silence". Tous, des artistes  chanteurs et comédiens, aux talents confirmés. Et tous aussi, des handicapés visuels. Un handicap qui les isole des grandes manifestations artistiques et culturelles qui s’organisent au plan national. Une injustice qu’ils dénoncent à l’unanimité, mais que Gaston Eguédji, depuis 6 ans déjà, tente de corriger à travers le Festival international de théâtre et de musique pour personnes handicapées (Fitmhand). Et ils y ont été encore ce samedi 10 décembre 2016, à Parakou, au marché Tchikitibam, après l’édition  de Lokossa en 2015. Une fois encore, l’émotion est au rendez-vous. Et pour deux raisons. La première, c’est ce dépassement de soi dont ils ont tous fait preuve sur le podium. Et pour cause, à l’annonce de chacun d’eux pour leur prestation, au regard de leur handicap, l’immense foule de spectateurs mobilisés  pour la circonstance, se montrent  dubitatifs. Ce qui justifie, les timides applaudissements d’encouragement de montée sur scène. Et quand la prestation démarre, le ton, la débauche d’énergie et la rythmique étonnent les spectateurs. Du coup, de façon spontanée, puisque saisis par l’émotion, ils expriment leur satisfaction par des applaudissements nourris. Parfois même, en chœur, ils réclament : « bisser, bisser, bisser ». La deuxième raison qui montre que l’émotion a saisi les spectateurs du Fitmhand 2016 à Parakou, c’est la qualité des prestations offertes au public. Du théâtre, en passant par la musique, ces artistes, handicapés visuels,  ont convaincu le public. Et ceci, à travers une musique traditionnelle, moderne, ou moderne d’inspiration traditionnelle, toute aussi saisissante. Tout ceci, accompagné par des morceaux qui dégagent émotion et philosophie. Des morceaux qui emballent le public dans les méandres de la vie sociale dégradante et injuste des personnes handicapées, et qui suggèrent une prise de conscience à tous les niveaux. Des messages qui donnent la chair de poule à tous ceux qui les écoutent. Un véritable coup d’émotions qui a rendu la soirée enrichissante.

Le Fitmhand et le Fifa se donnent la main
La soirée artistique au marché Tchakitibam de Parakou, ce samedi 10 décembre 2016 n’a pas été faite que du Fitmhand. Ce sont deux événements, en un, qui l’ont meublée. Outre le Fitmhand, en effet, il y a eu le Festival international des femmes artistes (Fifa). Une initiative du promoteur culturel, Saloumon Aboubakar. Les deux promoteurs ont choisi de s’unir « pour ensemble,  célébrer les personnes handicapées et les femmes artistes, deux couches de la société reconnues vulnérables », selon les explications de Gaston Eguédji. Des propos soutenus par Saloumon Aboubakar, qui a permis, à l’occasion, à l’orchestre féminin, du groupe Kabiessi,  d’exprimer aux parakois, leurs talents d’interprétations musicales. Mais avant cet orchestre, c’est Sofiath Bello, qui, une fois encore, en dépit de son handicap moteur, a emballé le public avec une variété de danses traditionnelles. Et ce, avec des chansons, qui dévoilent,  l’autre talent qu’on ne lui connaissait pas.


Donatien GBAGUIDI






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