Anicet Datonnou, l'un des artistes invités |
Les artistes handicapés
ont donné de l’émotion à la 6ème édition du Festival international
de musique et de théâtre pour personnes handicapées (Fitmhand). C’était le
samedi 10 décembre 2016 au marché Tchikitibam de Parakou.
Ils ont noms, Roger Tchaou, alias "Tonton Roger", Klico
Mathieu, Anicet Datonnou, "Yoyo La
Fleur" et deux comédiens du groupe de théâtre "Les bruits du
silence". Tous, des artistes
chanteurs et comédiens, aux talents confirmés. Et tous aussi, des
handicapés visuels. Un handicap qui les isole des grandes manifestations
artistiques et culturelles qui s’organisent au plan national. Une injustice
qu’ils dénoncent à l’unanimité, mais que Gaston Eguédji, depuis 6 ans déjà,
tente de corriger à travers le Festival international de théâtre et de musique pour
personnes handicapées (Fitmhand). Et ils y ont été encore ce samedi 10 décembre
2016, à Parakou, au marché Tchikitibam, après l’édition de Lokossa en 2015. Une fois encore, l’émotion
est au rendez-vous. Et pour deux raisons. La première, c’est ce dépassement de
soi dont ils ont tous fait preuve sur le podium. Et pour cause, à l’annonce de
chacun d’eux pour leur prestation, au regard de leur handicap, l’immense foule
de spectateurs mobilisés pour la
circonstance, se montrent dubitatifs. Ce
qui justifie, les timides applaudissements d’encouragement de montée sur scène.
Et quand la prestation démarre, le ton, la débauche d’énergie et la rythmique
étonnent les spectateurs. Du coup, de façon spontanée, puisque saisis par
l’émotion, ils expriment leur satisfaction par des applaudissements nourris.
Parfois même, en chœur, ils réclament : « bisser, bisser,
bisser ». La deuxième raison qui montre que l’émotion a saisi les
spectateurs du Fitmhand 2016 à Parakou, c’est la qualité des prestations
offertes au public. Du théâtre, en passant par la musique, ces artistes, handicapés
visuels, ont convaincu le public. Et
ceci, à travers une musique traditionnelle, moderne, ou moderne d’inspiration
traditionnelle, toute aussi saisissante. Tout ceci, accompagné par des morceaux
qui dégagent émotion et philosophie. Des morceaux qui emballent le public dans
les méandres de la vie sociale dégradante et injuste des personnes handicapées,
et qui suggèrent une prise de conscience à tous les niveaux. Des messages qui
donnent la chair de poule à tous ceux qui les écoutent. Un véritable coup
d’émotions qui a rendu la soirée enrichissante.
Le Fitmhand et le Fifa
se donnent la main
La soirée artistique au marché Tchakitibam de Parakou, ce
samedi 10 décembre 2016 n’a pas été faite que du Fitmhand. Ce sont deux
événements, en un, qui l’ont meublée. Outre le Fitmhand, en effet, il y a eu le
Festival international des femmes artistes (Fifa). Une initiative du promoteur
culturel, Saloumon Aboubakar. Les deux promoteurs ont choisi de s’unir « pour
ensemble, célébrer les personnes
handicapées et les femmes artistes, deux couches de la société reconnues
vulnérables », selon les explications de Gaston Eguédji. Des propos
soutenus par Saloumon Aboubakar, qui a permis, à l’occasion, à l’orchestre
féminin, du groupe Kabiessi, d’exprimer
aux parakois, leurs talents d’interprétations musicales. Mais avant cet
orchestre, c’est Sofiath Bello, qui, une fois encore, en dépit de son handicap
moteur, a emballé le public avec une variété de danses traditionnelles. Et ce,
avec des chansons, qui dévoilent, l’autre
talent qu’on ne lui connaissait pas.
Donatien GBAGUIDI
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