jeudi 27 avril 2017

Chronique culturelle: Le coup de pattes payant contre l’immobilisme culturel !

Des lignes rouges  ont été bousculées, ce week-end. Et dans la bousculade, une oasis a subitement fait  irruption  dans le désert qui absorbe depuis un an déjà, l’actualité  artistique et culturelle au Bénin. En tête de peloton, le directeur des arts et de la culture  (DFAC), Gilbert Déou-Malè. Coincé depuis sa nomination dans les mailles de l’inaction, entretenue par ses relations particulièrement difficiles avec le Ministre du tourisme et de la culture, Ange N’Koué, il a dû s’échapper avec fracas.
Dans sa fuite, il a dû briser les normes administratives pour éviter l’étouffement. Et pour affirmer son désir de liberté et d’action, il s’est offert à une cible naturellement avide de ces genres d’audacieux : la presse culturelle. Face à une forte colonie  de journalistes culturels, toutes catégories  confondues, Gilbert Déou-Malé a donc brisé le silence. Et sans langue de bois, il expose ses ambitions pour une gestion plus saine et efficace du Fonds des arts et de la culture dont il assure la direction. Visiblement pressé d’avancer et de donner un coup de pouce à l’animation de la vie artistique et culturelle qui tourne au ralenti, Gilbert Déou-Malè ne cache plus ses réserves quant à la mise en œuvre  de certaines  réformes, dont le Fonds de bonification que le ministre du tourisme et de la culture défend pourtant comme la prunelle de ses yeux.  « Désormais, le Fonds des arts et de la culture ne sera plus géré depuis le Cabinet », a promis aussi Gilbert Déou-Malé. Toute chose qui révèle clairement l’atmosphère tendue qui règne au sein de ce département ministériel.
A  ceci, il faut ajouter le vitriol de la plateforme des acteurs culturels lancé contre le ministre de la culture, ce samedi 22 avril 2017 au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou, un jour plus tard après la rencontre du DFAC avec les journalistes culturels. Rendu responsable de la mise en berne du secteur culturel depuis un an, Ange N’Koué n’a donc pas eu droit aux  félicitations des acteurs culturels à cette occasion. Au Président Talon, donc, tous les honneurs. Des honneurs qu’ils expliquent d’ailleurs par une triple décision qui reçoit leur assentiment. On retient de leurs motifs de satisfaction et de gratitude envers le Président de la République,  « la nomination d’un nouveau Directeur général du Fonds des arts et de la culture ». Un homme qui,   selon leurs dires, « maîtrise bien les problèmes  du monde artistique et culturel parce que artiste et acteur culturel lui-même », l’augmentation du budget du Ministère du tourisme et de la culture, avec  «…un accroissement considérable, passant de 11 milliards de Fcfa à 35 milliards, 755 millions.346 mille Francs Cfa, démontrant ainsi la volonté et la détermination du Chef de l’Etat de booster le secteur culturel béninois et de l’arrimer véritablement au tourisme », enfin, « la non suppression du FAC, mais sa restructuration », avec «  le paiement effectif et intégral des reliquats des avances sur financement de projets, la mise à disposition diligente du nouveau Décret portant Attributions, organisation et fonctionnement (AOF) en vue de permettre la mise en place de ses nouveaux organes de fonctionnement ». Des propos qui mettent inévitablement en disgrâce, le Ministre du tourisme et de la culture, auprès du Président de la République,  qui n’a pas tardé à réagir à l’action. Et dans sa réplique, le ministre a aussi emprunté les mêmes canaux. Et là, on sait désormais que le Cabinet  peut aussi communiquer lorsqu’il en a envie. Chose intéressante  pour tous les acteurs assoiffés de mieux savoir de ce qui se trame dans les couloirs du Ministère.
Mais au-delà de la parole et des coups de pattes, il faut de l’action qui vaut mieux que la parole. Que des propos, confrontations et communications, jaillissent alors la saison artistique 2017, le renouvellement des membres du Conseil d’Administration du FAC afin de soustraire définitivement l’institution de sa situation de non droit, puis le paiement effectif et intégral des reliquats des artistes au titre des gros projets de l’année 2016.
Et  c’est ça l’action !







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