Ne vous méprenez
point. La saison confédérale artistique ouverte le 10 février 2017 par la
Confédération nationale des musiciens
traditionnels du Bénin (CONAMUTRAB) sera davantage florissante. La
significative moisson déjà enregistrée en l’espace de deux mois est bien symptomatique de ce que le
rang des confédérations artistiques ira crescendo. De la Conamutrab en février
2017, nous pouvons désormais citer la Confédération béninoise de danse (Cobed)
née le 5 avril 2017, et maintenant, la Confédération des artistes et des
acteurs de la musique traditionnelle dont l’acte de naissance a été signé dans
la matinée de ce mercredi 19 avril 2017.
La Confédération béninoise des acteurs
des arts et de la culture (CBAAC), née depuis le 30 décembre 2014 peut donc se
réjouir d’avoir accouché des triplets,
même si son rêve de contenir tous les corps de métiers du secteur des arts et
de la culture est définitivement brisé.
Et ce n’est pas fini. Ne soyons donc plus surpris, l’appétit venant en mangeant, de
voir éclore, dans les jours à venir, la
Confédération des plasticiens, la confédération des conteurs, la confédération des musiciens modernes et consorts. Et il en est
ainsi, parce qu’au-delà des mobiles clairement avoués, il y en a qui échappent
peut-être encore aux gens peu avertis. Des mobiles ? Parlons-en. Le premier tire sa source de la congénitale
malédiction qui empêche le Béninois de « vivre ensemble pour
construire ». Ici, c’est notre propension à la prospérité
personnelle qui constitue un frein à toute entreprise collective. Cette
malédiction congénitale faite de méfiance ne saurait donc permettre aux acteurs
culturels de s’unir dans un unique creuset pour agir ensemble. Le faire, ce
serait transcender cette malédiction congénitale qui a la répugnante vertu
d’habiter chaque Béninois.
Le second mobile qui peut justifier cette florissante saison
des confédérations artistiques a pour nom, l’égoïsme. Et ça peut se comprendre
parce que nous sommes dans un monde où ce sont les génies qui parlent. En
parlant des génies, il en a sûrement de forts, de moins forts et de faibles.
Pourtant, tous sont condamnés à s’exprimer. D’où les rivalités qui les
contraignent à la désunion. Des rivalités empreintes parfois de haine, de méchanceté
et de combats mystiques qui creusent
davantage le fossé entre les concernés. Faire fi de tout ceci et sceller une
union entre ces génies, c’est probablement faire le terreau à un cocktail
Molotov dont l’explosion ferait plus de victimes.
Le 3ème mobile, je le nomme "les enjeux du
moment". Et ici encore, l’horizon est propice pour que la saison
confédérale artistique soit bien florissante. Il en est ainsi parce que si tout se passe
bien comme il est prévu, ce sont désormais les confédérations qui désigneront
leurs délégués pour l’élection des deux représentants des acteurs culturels
au Conseil économique et social (CES).
Vu sous cet angle, il est donc vital que ceux qui veulent bien se lancer dans
cette course ménagent leur monture pour assouvir leurs objectifs. Et si les échos que nous recevons des
coulisses des réformes au Ministère du tourisme et de la culture arrivaient à
se confirmer, il est évident que les confédérations auront bientôt de puissants
pouvoirs dans la destinée de la vie artistique et culturelle dans notre pays.
Autrement dit, l’enjeu est de taille. Autant de mobiles qui valident donc cette
floraison de confédérations à laquelle le monde des arts et de la culture
assiste actuellement. Mais la cruciale question qui taraude mon esprit, c’est bien celle de
savoir si, le secteur, pour autant, s’en porterait mieux ? A chacun d’y
répondre.
Par Donatien GBAGUIDI
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