dimanche 24 juillet 2016

Gilbert Dakè Djokess, président de la FOPA: « Il y a d’autres conflits interreligieux qui attendent Talon »



Le Président de la Fondation Œcuménique pour la Paix en Afrique (FOPA), Gilbert Dakè Djokess alerte ! Il appelle, dans cette interview qu’il nous a accordée, le Président Patrice Talon à s’intéresser aux conflits interreligieux qui existent dans diverses localités du Bénin afin d’éviter le pire qui se prépare.



L’Evénement Précis : En mai 2016 à Azovè, à l’occasion du grand forum que vous avez organisé sur la paix et le dialogue interreligieux, vous avez lancé un appel solennel au Président Patrice Talon. Deux mois après, avez-vous le sentiment d’avoir été écouté ?
Gilbert Dakè Djokess : Je vous remercie d’abord pour l’intérêt que vous portez à la Fondation Œcuménique pour la Paix en Afrique (FOPA).  Pour en revenir à votre question, je confirme qu’à travers le forum que nous avons organisé en mai 2016 dernier à Azovè, nous avions promis au peuple béninois que tous les confits interreligieux que nous observons dans nos localités, à savoir à Djougou au quartier Gahounga, à Parakou où les Musulmans et les chrétiens sont en conflit à cause d’une parcelle, les conflits entre les Catholiques et les religions endogènes à Klouékanmè, plus précisément à Lanta, sans oublier le conflit qui oppose la royauté à Ouidah,  doivent être réglés. Nous avions également, à la veille de ce grand forum, évoqué le grand conflit,  vieux de plus de 10 ans entre nos frères protestants auquel nous déployons depuis des années, d’énormes efforts.  C’est avec donc bonheur que nous avons constaté que le Président de la République, après notre forum, inspiré par le Tout-Puissant, a saisi l’occasion pour réconcilier les deux ailes de l’Eglise protestante méthodiste. C’est pour nous, une preuve tangible de ce que nos appels n’ont pas été  vains. Si le premier des Béninois a agi ainsi suite à nos multiples appels sur ce sujet crucial, nous pouvons affirmer que nos efforts pour consolider la paix dans notre pays ne sont pas vains. C’est le moment pour nous de le remercier d’avoir accompli cette mission qui lui est assignée.

Outre le conflit entre les frères protestants, la FOPA a promis intensifier son implication dans la résolution des conflits interreligieux que vous venez de rappeler plus haut. Deux mois après cet engagement, où en êtes-vous ?
Ce n’est pas le moment de vous livrer tout ce que nous faisons pour que la paix revienne dans ces différentes localités que nous  avons mentionnées.  Ce que je peux vous dire par contre, c’est que nous travaillons 24Heures sur 24 heures pour qu’avec l’aide de Dieu et la prière de tous, la paix revienne dans ces différents conflits.  Vous aurez le temps de voir ce que la FOPA fait tant au Bénin qu’à l’international pour que la paix soit. Je pense que les actes valent  mieux que les paroles. Et il ne nous revient plus d’étaler toute l’énergie que nous déployons pour un Bénin plus paisible, pour une Afrique plus réconciliée avec elle-même et avec ses peuples.
Nous constatons que ce que la FOPA fait, d’autres ont aussi commencé par le faire. Comme on le dit en langue fongbé, « L’homme a vu le serpent et la femme l’a tué. L’essentiel, c’est que le serpent meurt ? Peu importe donc celui ou celle qui l’a tué ». Nous nous réjouissions d’ailleurs que nos actions inspirent d’autres. L’essentiel pour nous à la FOPA, c’est d’œuvrer pour  que la paix revienne au Bénin et dans le monde.

L’intervention du Président Patrice Talon dans le conflit entre les frères Protestants a permis d’engager la réconciliation des deux camps. Toutefois, il y a encore plusieurs autres foyers de tension dans différentes localités du Bénin que vous venez de rappeler d’ailleurs. Quel appel avez-vous à lancer au Président de la République pour que ces conflits interreligieux soient aussi résolus ?
Par rapport à cette question, je voudrais revenir à l’appel que la FOPA avait lancé au Président de la République lors de la célébration de la journée internationale de l’enfant africain.  Nous voudrions une fois encore profiter de votre tribune pour l’inviter à être à l’écoute du peuple. Nous savons de quoi nous parlons et c’est justement pour ça que nous attirons l’attention du Chef de l’Etat pour que demain, lorsque cela va dégénérer, qu’on ne dise pas que la FOPA n’avait pas prévenu. Nous lançons donc un vibrant appel au Président Patrice Talon afin qu’il associe  tous les acteurs de  paix dans les problèmes liés à la remise en cause de la paix dans notre pays.  Ce sont des problèmes qui se multiplient au jour le jour. Et nous pensons qu’il est important que le Président Patrice Talon soit aussi informé de ces nombreux conflits interreligieux. Nous l’invitons à envoyer ses émissaires au Nord-Bénin. Il y a un problème crucial là-bas par exemple qui a l’air d’une bombe à retardement.  Nous l’invitons donc à envoyer ses émissaires dans les régions telles que  Tchaourou,  Djougou, plus précisément au quartier Gahounga,  Parakou et  Abomey.  Il doit également s’informer également de la situation conflictuelle de Ouidah que les gens sont en train de caresser, de Porto-Novo et celle  qui agite aussi le Plateau. C’est le moment pour nous de remercier notre frère, Sévérin Adjovi, maire de la commune de Ouidah qui fait beaucoup pour la réconciliation entre les frères politiciens de Ouidah et qui s’investit ardemment pour la résolution du conflit qu’il y a là-bas au niveau de la royauté. Nous voudrions que le Président associe donc les vrais acteurs de la paix et non les flatteurs. Car, pour que le Bénin soit en paix, c’est d’abord de sa responsabilité.

Propos recueillis par Donatien GBAGUIDI


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