Le Président de la
Fondation Œcuménique pour la Paix en Afrique (FOPA), Gilbert Dakè Djokess
alerte ! Il appelle, dans cette interview qu’il nous a accordée, le
Président Patrice Talon à s’intéresser aux conflits interreligieux qui existent
dans diverses localités du Bénin afin d’éviter le pire qui se prépare.
L’Evénement
Précis : En mai 2016 à Azovè, à l’occasion du grand forum que vous avez
organisé sur la paix et le dialogue interreligieux, vous avez lancé un appel
solennel au Président Patrice Talon. Deux mois après, avez-vous le sentiment
d’avoir été écouté ?
Gilbert Dakè Djokess : Je vous remercie d’abord pour
l’intérêt que vous portez à la Fondation Œcuménique pour la Paix en Afrique
(FOPA). Pour en revenir à votre
question, je confirme qu’à travers le forum que nous avons organisé en mai 2016
dernier à Azovè, nous avions promis au peuple béninois que tous les confits
interreligieux que nous observons dans nos localités, à savoir à Djougou au
quartier Gahounga, à Parakou où les Musulmans et les chrétiens sont en conflit
à cause d’une parcelle, les conflits entre les Catholiques et les religions
endogènes à Klouékanmè, plus précisément à Lanta, sans oublier le conflit qui
oppose la royauté à Ouidah, doivent être
réglés. Nous avions également, à la veille de ce grand forum, évoqué le grand
conflit, vieux de plus de 10 ans entre
nos frères protestants auquel nous déployons depuis des années, d’énormes
efforts. C’est avec donc bonheur que
nous avons constaté que le Président de la République, après notre forum,
inspiré par le Tout-Puissant, a saisi l’occasion pour réconcilier les deux
ailes de l’Eglise protestante méthodiste. C’est pour nous, une preuve tangible
de ce que nos appels n’ont pas été vains.
Si le premier des Béninois a agi ainsi suite à nos multiples appels sur ce
sujet crucial, nous pouvons affirmer que nos efforts pour consolider la paix
dans notre pays ne sont pas vains. C’est le moment pour nous de le remercier
d’avoir accompli cette mission qui lui est assignée.
Outre le conflit entre
les frères protestants, la FOPA a promis intensifier son implication dans la
résolution des conflits interreligieux que vous venez de rappeler plus haut.
Deux mois après cet engagement, où en êtes-vous ?
Ce n’est pas le moment de vous livrer tout ce que nous
faisons pour que la paix revienne dans ces différentes localités que nous avons mentionnées. Ce que je peux vous dire par contre, c’est que
nous travaillons 24Heures sur 24 heures pour qu’avec l’aide de Dieu et la
prière de tous, la paix revienne dans ces différents conflits. Vous aurez le temps de voir ce que la FOPA
fait tant au Bénin qu’à l’international pour que la paix soit. Je pense que les
actes valent mieux que les paroles. Et
il ne nous revient plus d’étaler toute l’énergie que nous déployons pour un
Bénin plus paisible, pour une Afrique plus réconciliée avec elle-même et avec
ses peuples.
Nous constatons que ce que la FOPA fait, d’autres ont aussi
commencé par le faire. Comme on le dit en langue fongbé, « L’homme a vu le
serpent et la femme l’a tué. L’essentiel, c’est que le serpent meurt ? Peu
importe donc celui ou celle qui l’a tué ». Nous nous réjouissions
d’ailleurs que nos actions inspirent d’autres. L’essentiel pour nous à la FOPA,
c’est d’œuvrer pour que la paix revienne
au Bénin et dans le monde.
L’intervention du
Président Patrice Talon dans le conflit entre les frères Protestants a permis
d’engager la réconciliation des deux camps. Toutefois, il y a encore plusieurs
autres foyers de tension dans différentes localités du Bénin que vous venez de
rappeler d’ailleurs. Quel appel avez-vous à lancer au Président de la
République pour que ces conflits interreligieux soient aussi résolus ?
Par rapport à cette question, je voudrais revenir à l’appel
que la FOPA avait lancé au Président de la République lors de la célébration de
la journée internationale de l’enfant africain. Nous voudrions une fois encore profiter de
votre tribune pour l’inviter à être à l’écoute du peuple. Nous savons de quoi
nous parlons et c’est justement pour ça que nous attirons l’attention du Chef
de l’Etat pour que demain, lorsque cela va dégénérer, qu’on ne dise pas que la
FOPA n’avait pas prévenu. Nous lançons donc un vibrant appel au Président
Patrice Talon afin qu’il associe tous
les acteurs de paix dans les problèmes
liés à la remise en cause de la paix dans notre pays. Ce sont des problèmes qui se multiplient au
jour le jour. Et nous pensons qu’il est important que le Président Patrice
Talon soit aussi informé de ces nombreux conflits interreligieux. Nous
l’invitons à envoyer ses émissaires au Nord-Bénin. Il y a un problème crucial
là-bas par exemple qui a l’air d’une bombe à retardement. Nous l’invitons donc à envoyer ses émissaires
dans les régions telles que Tchaourou, Djougou, plus précisément au quartier
Gahounga, Parakou et Abomey. Il doit également s’informer également de la
situation conflictuelle de Ouidah que les gens sont en train de caresser, de
Porto-Novo et celle qui agite aussi le Plateau.
C’est le moment pour nous de remercier notre frère, Sévérin Adjovi, maire de la
commune de Ouidah qui fait beaucoup pour la réconciliation entre les frères
politiciens de Ouidah et qui s’investit ardemment pour la résolution du conflit
qu’il y a là-bas au niveau de la royauté. Nous voudrions que le Président
associe donc les vrais acteurs de la paix et non les flatteurs. Car, pour que
le Bénin soit en paix, c’est d’abord de sa responsabilité.
Propos recueillis par
Donatien GBAGUIDI
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