Des réformes encore en pleine érection ! Et elles viennent de choisir leur cible :
la Direction de l’Ensemble artistique national (Dean). Sans être réfractaire,
permettez-moi d’en être fébrile. Une fébrilité qui tire sa source du passé
réformateur du monde des arts et de la culture qui continue de faire son deuil
depuis 14 mois déjà. Parce que justement, le réformateur n’a pas changé de nom.
Le ministre Ange N’Koué, puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient, en effet,
une fois de plus, d’afficher ses belles intentions de changer la gouvernance
culturelle. Chose normale pour tout ange, naturellement réservé par rapport aux
milieux salubres. Et quand on porte ces
indiscrets regards sur le document intitulé "Dynamisation de l’Ensemble
Artistique National" qui contient les clés réformatrices de cette
institution, on succombe davantage au charme que revêt cette nouvelle
initiative ministérielle. Six clés réformatrices, désignées Axes devraient donc
permettre à l’Ensemble artistique national de se revivifier pour arborer les
couleurs angéliques.
Le 1er axe vise à « doter l’Ensemble
artistique national (EAN) de ressources
humaines et d’espaces de travail et de création adéquats », le
second axe quant à lui ambitionne de «
donner aux acteurs, des formations axées sur le riche patrimoine culturel
immatériel du Bénin et préparer la relève », l’axe3 dudit document vise à
« assurer des créations de qualité dans les trois sections de l’EAN
(Ballet, Théâtre, Chœur polyphonique ». Quant à l’axe4 du document, il se
propose « d’assurer une large diffusion des créations, aux plan national,
régional et international ». Et pour ce qui est de l’axe5, il vise à
« assurer un financement acceptable des activités de l’EAN », enfin,
l’axe6 a pour objectif, de « mettre en place, les outils de communication
pour garantir la visibilité de l’EAN ». De belles ambitions clairement
affichées et déjà homologuées à l’issue
d’une rencontre tenue, ce mardi 13 juin 2017, au Ministère du tourisme et
de la culture, par ceux que le ministre a commis à cette tâche. Toutefois, en
dépit du charme que dégagent clairement ces ambitions pour réformer l’Ensemble
artistique national, le chroniqueur que je suis demeure hanté par le passé du
réformateur. Cette hantise me fait penser aux réformes promises et engagées par
le ministre Ange N’Koué dans le secteur des arts et de la culture, après sa
nomination, le 6 avril 2016. Des réformes brandies sur fond de colère
ministérielle qui, malheureusement depuis 14 bons mois déjà, n’ont pas réussi à
briser le tunnel dans lequel échoue toute décision émotionnelle. Pourtant, c’est pour nous soustraire
de ces genres de situation que Cathérine Dolto nous conseille dans son livre intitulé, Les colères, que : « Quand on a une
grosse colère, on sent des choses très fortes dans son cœur et ça fait mal. Les
grandes personnes disent qu’on fait un caprice, mais une colère, c’est dur pour
celui qui la fait ». Loin de nous, toute option pessimiste. Notre démarche
est purement préventive. Car, le chroniqueur que je suis, veut désormais des
réformes basées sur la vérité, avec des
diagnostics objectivement bien faits et non inventés pour régler des comptes,
parce que l’on est tout simplement en colère contre un homme. Et cette vérité,
je préfère la proclamer ouvertement pour ne pas ressembler à ceux que Luarent Gounelle dénonce dans son livre
intitulé L’homme qui voulait être heureux , par ce propos : « Quand vous ne dites pas la vérité
aux gens, vous leur fournissez la tentation de contourner vos arguments, ce qui
vous amène à mentir de nouveau. Au bout du compte, vous vous retrouvez
contraint de faire quelque chose contre votre volonté. Essayez la vérité : vous
verrez, c’est libérateur ».
Et c’est ce que je fais.
Donatien
GBAGUIDI
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