Une partie de la danse "Fô Kpèyi... |
Le Festival international
de théâtre du Bénin (Fitheb), version xwéxi s’est installé les 29 et 30 juillet
derniers à Kandi, dans le Nord-Bénin. Et les groupes folkloriques locaux se
sont laissé découvrir. La danse Fô kpèyi aussi ! Et c’est l’apanage des
femmes bariba qui exhibent leurs atouts physiques pour capter le regard des
hommes. Mais tout en dansant.
Sur le podium de la salle de la maison des jeunes de Kandi,
une dizaine de femmes. Toutes en pagne.
Deux hommes appelés "griots"
tiennent chacun son tam-tam. Et ils les font résonner. Aux pas et aux chants des dames. Parmi elles, une se détache
du lot. Elle s’invite au milieu de la chaine de danseuses formées. Elle
capte le regard de l’immense foule de spectateurs qui a fait
le déplacement. Et le spectacle commence ! Un spectacle en partie déroulé avec
ses fesses qui vibrent, vibrent et vibrent encore. Une vibration qu’elle
provoque à volonté, aux sons des
tam-tams qui s’accordent avec chacun de ses pas et gestes. Et ce n’est pas tout ! En plus des
vibrations fessières, elle prend des postures qui attirent le regard sur sa
généreuse poitrine, s’adonne à des gestuels qui ne laissent aucun homme sensible, encore
potentiellement viril, indifférent. Et ça, c’est la danse Fô Kpèyi. Une danse réservée
aux femmes bariba et dont la finalité est de séduire l’homme. Il s’agit d’une
arme de séduction dont seules les femmes bariba en ont les secrets. Aux
dires d’Abiatou Soumanou, cette danseuse
qui a réussi à s’inscrire dans la
mémoire des spectateurs réunis à cette soirée du vendredi 29 juillet 2016 à la
maison des jeunes de Kandi, « toutes les occasions sont bonnes pour
exécuter la danse Fô kpèyi ». Une danse issue des entrailles du groupe folklorique
"Andobounouderi Banigourou", le principal de la commune de Kandi. Un
nom bien évocateur qui signifie littéralement en français, "Si tu dors, on
va avancer sans toi". Ce groupe, selon les explications de sa présidente,
Alimatou Kandissounon, a été créé, il y a trente ans déjà. Mais paradoxalement
par un homme, du nom de Dramane Kandissounon, mécanicien de profession, actuellement immobilisé par la maladie. Outre
la présidente du groupe, on retient comme responsables immédiates, Fati
Yacoubou, l’assistante de la présidente et Bio-Guézéré Maïmounatou, la chanteuse
principale du groupe. Toutes des femmes, une trentaine environ, dont « 18
mariées et les autres célibataires », selon les explications d’Abiatou
Soumanou. Solidaires entre elles, elles s’entraident à des occasions heureuses
comme malheureuses pour mieux affronter les vicissitudes de la vie. Et c’est pourquoi les règles
d’adhésion au groupe sont fondamentalement d’ordre moral. « Il n’y a pas
de conditions particulières pour adhérer à notre groupe. Ce qu’il faut savoir
seulement, c’est que nous ne tolérons pas les disputes. Et chaque fois qu’il y
a un problème, nous faisons tout pour le régler à l’amiable », nous a
confié la présidente du groupe, Alimatou Kandissounon. Elle qui, de concert
avec ses autres collaboratrices, s’échine chaque jour, à pérenniser cette
culture bariba en formant les jeunes filles du groupe afin qu’elles prennent la
relève et l’assument avec responsabilité.
Donatien GBAGUIDI
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