vendredi 5 août 2016

Découverte: La danse "Fô Kpèyi", une arme de séduction des femmes Bariba


Une partie de la danse "Fô Kpèyi...

Le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), version xwéxi s’est installé les 29 et 30 juillet derniers à Kandi, dans le Nord-Bénin. Et les groupes folkloriques locaux se sont laissé découvrir. La danse Fô kpèyi aussi ! Et c’est l’apanage des femmes bariba qui exhibent leurs atouts physiques pour capter le regard des hommes. Mais tout en dansant.





..suivie avec attention par le public de Kandi.
Sur le podium de la salle de la maison des jeunes de Kandi, une dizaine  de femmes. Toutes en pagne. Deux hommes appelés  "griots" tiennent chacun son tam-tam. Et ils les font résonner. Aux pas et aux  chants des dames. Parmi elles, une se détache du lot. Elle s’invite au milieu de la chaine de danseuses formées. Elle capte  le regard  de l’immense foule de spectateurs qui a fait le déplacement. Et le spectacle commence ! Un spectacle en partie déroulé avec ses fesses qui vibrent, vibrent et vibrent encore. Une vibration qu’elle provoque   à volonté, aux sons des tam-tams qui s’accordent avec chacun de ses pas et gestes.  Et ce n’est pas tout ! En plus des vibrations fessières, elle prend des postures qui attirent le regard sur sa généreuse poitrine, s’adonne à des gestuels  qui ne laissent aucun homme sensible, encore potentiellement viril, indifférent. Et ça, c’est la danse Fô Kpèyi. Une danse réservée aux femmes bariba et dont la finalité est de séduire l’homme. Il s’agit d’une arme de séduction dont seules les femmes bariba en ont les secrets. Aux dires  d’Abiatou Soumanou, cette danseuse qui a réussi à s’inscrire dans la  mémoire des spectateurs réunis à  cette soirée du vendredi 29 juillet 2016 à la maison des jeunes de Kandi,  « toutes les occasions sont bonnes pour exécuter la danse Fô kpèyi ». Une danse issue  des entrailles du groupe folklorique "Andobounouderi Banigourou", le principal de la commune de Kandi. Un nom bien évocateur qui signifie littéralement en français, "Si tu dors, on va avancer sans toi". Ce groupe, selon les explications de sa présidente, Alimatou Kandissounon, a été créé, il y a trente ans déjà. Mais paradoxalement par un homme, du nom de Dramane Kandissounon, mécanicien de profession,  actuellement immobilisé par la maladie. Outre la présidente du groupe, on retient comme responsables immédiates, Fati Yacoubou, l’assistante de la présidente  et Bio-Guézéré Maïmounatou, la chanteuse principale du groupe. Toutes des femmes, une trentaine environ, dont « 18 mariées et les autres célibataires », selon les explications d’Abiatou Soumanou. Solidaires entre elles, elles s’entraident à des occasions heureuses comme malheureuses pour mieux affronter les vicissitudes  de la vie. Et c’est pourquoi les règles d’adhésion au groupe sont fondamentalement d’ordre moral. « Il n’y a pas de conditions particulières pour adhérer à notre groupe. Ce qu’il faut savoir seulement, c’est que nous ne tolérons pas les disputes. Et chaque fois qu’il y a un problème, nous faisons tout pour le régler à l’amiable », nous a confié la présidente du groupe, Alimatou Kandissounon. Elle qui, de concert avec ses autres collaboratrices, s’échine chaque jour, à pérenniser cette culture bariba en formant les jeunes filles du groupe afin qu’elles prennent la relève et l’assument avec responsabilité.


Donatien GBAGUIDI




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