Il était dans le trio
des meilleurs mécènes béninois de l’année 2017. Son soutien constant aux artistes, tant dans leurs maladies que dans
leurs initiatives personnelles, ont
accroché journalistes et acteurs culturels qui ont fini par le classer premier
dans le trio final du Mécénat béninois, devant son challenger, Gaston Eguédji,
pour le compte de l’éprouvante année
2017 qu’ont vécu les acteurs culturels béninois. Il s’appelle Claude Balogoun,
promoteur de l’entreprise "Gangan Productions", vieille de plusieurs
décennies déjà, puis représentant des artistes au
Conseil économique et social (CES). Que
vise-t-il réellement en soutenant les artistes ? Eléments de réponse dans
les échanges que nous avons eus avec le lauréat, mi-décembre 2017, sur l’émission "Societal culturel"
de radio Planète.
Claude Balogoun se définit aujourd’hui comme un entrepreneur
culturel. Et c’est à raison. Car, son entreprise "Gangan Productions"
n’existe que pour les arts et la culture. C’est d’ailleurs la première raison
qui justifie son soutien aux artistes, selon ses explications. « Je suis
un entrepreneur culturel, qui a une entreprise, emploie des gens, contribue aux
flux économiques du pays. Je ne tiens
mes ressources que des arts. Comment pourrais-je alors exister, sans compter avec les acteurs culturels ? Cela n’est pas possible.
C’est la raison fondamentale pour laquelle je les soutiens, chaque fois que
j’ai la possibilité », s’est-il justifié. Et la seconde raison, Claube Balogoun
dit la tenir par devoir de reconnaissance. Un devoir de reconnaissance, de son
titre de Conseiller au Conseil économique et social (CES). Une institution
étatique, dans laquelle il siège, en tant que représentant des acteurs
culturels. « Je suis également au Conseil économique et social. Ce sont
les artistes qui m’y ont envoyé. J’ai donc un devoir de reconnaissance envers
eux. Il me faut dégager une partie de
ce que j’y gagne, pour soutenir véritablement le secteur
culturel et artistique. J’avoue que c’est un sacerdoce. Mais cela me galvanise
davantage à le faire », a-t-il affirmé.
Enfin, la troisième raison qui pousse Claude Balogoun à
soutenir les artistes, c’est bien la misère ambiante et l’indigence qui se sont
emparées du secteur. Une situation qui ne doit, selon le meilleur mécène de
l’année 2017, laisser personne indifférent. Pas lui, en tout cas. « La misère
ambiante, l’indigence dans le secteur, font que je ne peux pas voir mes
collègues, mes frères d’arme en difficulté et ne pas pouvoir réagir. Et je le
fais sans avoir la grosse tête non plus. Parce que je ne suis pas le seul non
plus à le faire. Si ce n’est pas moi, c’est Gaston Eguédji ou bien d’autres
personnes qui le font. Lorsqu’il y a des artistes par exemple, qui tombent
malades, et qui me sollicitent, et que j’ai les moyens de répondre
favorablement à leur sollicitation, je me sens bien obligé de le faire. Je
précise que je n’arrive pas à répondre à tous. Je le fais en fonction de mes
moyens du moment », a-t-il fait savoir. Et le second volet de ce soutien,
c’est celui des projets culturels qui lui sont soumis. Il dit soutenir ses
projets, notamment pour permettre aux populations de satisfaire leurs droits
aux divertissements, en dépit des difficultés financières. Car, selon ses
propos, ce sont bien les communautés à la base, qui sont les bénéficiaires
finaux des projets culturels. « Sans vous mentir, je suis déjà à plus de 60 activités culturelles soutenues
par mon entreprise en 2017. Le but est de faire en sorte que les populations puissent jubiler de
par les spectacles, en dépit de la morosité ambiante », a-t-il affirmé. Et
il invite le Ministre du tourisme, de la culture et des sports, qu’il a
d’ailleurs, d’ores et déjà rencontré, de faire en sorte que les réformes soient
rapidement mises en œuvre, pour permettre aux acteurs culturels, de vivre mieux leur art. Car, « deux ans de
réformes et de restructuration dans un secteur, paraissent déjà bien
longs », a-t-il conclu.
Donatien GBAGUIDI
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