dimanche 28 mai 2017

Interview à AZ/Cool de Porto-Novo: « Nous allons nous battre pour conquérir tout le Bénin »



A l’état-civil, il s’appelle Esaïe Adéossi. Mais il s’est révélé au monde culturel par le pseudonyme "AZ/Cool de Porto-Novo".  Promoteur du jeu-concours "Les Mots magiques aux trésors", il nous a révélé dans cette interview, les dessous de ce pseudonyme, fait part de ses ambitions « de conquérir le monde ». De la gestion du secteur des arts et de la culture, Az/Cool en parle aussi. Découvrez donc !


A l’état-civil, vous êtes   Esaïe ADEOSSI. Mais le monde culturel vous connaît sous le pseudonyme "Az/Cool de Porto-Novo". Que pouvons-nous y retenir ?
 Esaïe ADEOSSI : Vous savez, nous sommes dans un milieu où il est permis d’avoir de pseudonyme.  Le mien est : AZCOOL.
J’ai ajouté ‘’de Porto’’ juste pour attirer l’attention des gens sur le fait que je ne suis pas basé à Cotonou comme le pensent beaucoup mais à Porto-Novo. Cela n’a rien de magique. En réalité, c’est un pseudonyme  qui m’a été collé par un ami de longue date qui estime que je fais tout dans la douceur et avec efficacité. A l’état civil, je suis Esaïe ADEOSSI. Je suis responsable de l’agence panafricaine culturelle et artistique ‘’AZ COM PRO’ART’’, nommé Directeur Réseau : Culture, Tourisme  et Artisanat de L’UNION AFRICAINE DES ONG DE DEVELOPPEMENT pour la République du Bénin depuis août 2016 au congrès de Yamoussoukro en République de Côte d’Ivoire. A part cela, je suis chargé des communications et assistant à la programmation du festival international panafricain des musiques du  monde et des arts d’Afrique (Festival WOMAAF de Tanger) qui sera à sa deuxième édition en septembre prochain à Tanger au Maroc. J’ai de très grandes ambitions pour le développement du secteur des arts  et de la culture de mon pays,  raison pour laquelle, à chaque fois que j’ai l’occasion de trouver d’opportunité pour les artistes africains, je n’oublie pas ceux de mon pays même si collaborer avec des  artistes béninois est parfois compliqué. De toutes les façons, pour que le secteur puisse véritablement  se développer, il faudra la contribution de tous. Chacun à son niveau se doit de jouer sa partition. Pour  ma part, je fais de mon mieux et avec les moyens disponibles afin que sur le plan culturel, mon pays  puisse sortir la tête.


Vous êtes l’initiateur de l’événement "Les mots magiques aux trésors". Que pouvons-nous y comprendre ?
 D’entrée de jeu, je vous remercie pour l’occasion que vous m’offrez. Le championnat littéraire scolaire  et universitaire ‘’MOTS MAGIQUES AUX TRÉSORS’’ est un jeu-concours littéraire organisé par notre  agence panafricaine culturelle et artistique pour le développement du secteur des arts et de la culture ‘’AZ COM PRO’ART’’ d’une part, pour permettre aux apprenants  élèves ou étudiants d’enrichir leur vocabulaire ; favoriser le sens de l’engagement de l’apprenant pour un meilleur devenir dans la société et d’autre part,  pour faire la lumière sur ces nombreux écrivains béninois talentueux dont les œuvres  ne sont pas connues du grand public. Le jeu-concours est un espace éducatif pour les élèves, étudiants et enseignants béninois. Il est orienté beaucoup plus vers les jeunes élèves du second cycle des établissements privés ou publics, et des étudiants de nos universités publiques ou privées. ‘’MOTS  MAGIQUES AUX TRÉSORS’’ ne s’inscrit pas comme un « simple jeu »,  mais se veut plus axé sur la promotion de l’excellence en milieu scolaire et la promotion des valeurs dont le but recherché va au-delà  d’une simple compétition.

Faites-nous découvrir l’agence "AZ COM PRO’ART
L’agence panafricaine culturelle et artistique ‘’AZ COM PRO’ART’’ est une agence culturelle née  officieusement en 2012 et officiellement en 2014 en république du Bénin. Elle est née sous l’initiative  du jeune Esaïe ADEOSSI,  alias AZCOOL que je suis et travaille permanemment pour le développement  du secteur des arts et de la culture au Bénin comme en Afrique. Cette agence culturelle s’investi dans  l’organisation d’évènements culturels et participe à la promotion des artistes béninois et africains sous plusieurs formes et à travers plusieurs initiatives. Pour faire court, je cite comme domaine : le  management, le booking, festivals, communication culturelle, promotion et production artistique…etc. 
Nous avons notre siège à Porto-Novo en république du Bénin et des collaborateurs externes un peu  partout dans le monde. 


D’où vous est venue l’idée d’initier le  jeu-concours "Mots magiques aux trésors" ?
Le jeu concours ‘’MOTS MAGIQUES AUX TRÉSORS’’ est né d’un constat. Nous avons remarqué  qu’aujourd’hui, les futurs cadres de demain que nous sommes,  avons des difficultés à véritablement  mieux nous exprimer en langue française qui heureusement ou malheureusement se trouve être notre  langue officielle de travail. C’est dans le souci d’accompagner et de stimuler l’émulation socioculturelle  et socio-éthique auprès des futurs cadres  de nos collèges et universités publics et privés que nous avons initié ce jeu-concours qui fait son chemin depuis quelques années. Nous pensons que cela apportera un  plus aux participants et contribuera au travail des enseignants de nos lieux éducatif. Accompagnant le  système éducatif mis en place par les autorités étatiques, ‘’AZ COM PRO’ART’’ se propose par ce jeu concours de mot, d’inculquer à la jeune génération,  des valeurs morales pour en faire des hommes et des femmes capables de s’engager et de servir le bien commun.  Le jeu-concours, tout en étant une activité ludique est donc pensée pour contribuer à l’éducation de nos jeunes, à leur formation à la recherche,  et à les susciter à s’intéresser à la lecture et surtout à découvrir nos écrivains. Aussi, ce cadre leur permet-il de confronter leurs connaissances à celles de leurs pairs pour un enrichissement mutuel. Ce  jeu-concours de mot est un cadre idéal pour les élèves, étudiants et enseignants pour découvrir les  richesses de la langue française et les avantages de sa maitrise.

S’il vous était donné de porter un regard critique sur l’édition 2017 de votre événement, que diriez-vous pour améliorer les prochaines éditions ?
 Il est vrai, nos moyens sont très limités pour véritablement réaliser le projet tel qu’on le souhaite. Mais  sachez une chose, aucune organisation au monde n’est à 100% parfaite. Nous autres, nous faisons un effort pour minimiser les failles. Pour cette 4ème édition par exemple, le comité d’organisation que je  préside a voulu que nous en fassions une émission télévisée grand public comme ce que nous voyons  sur les chaines internationales. Pour ce fait, il nous faut beaucoup de moyens et de sponsors potentiels.
Ici au Bénin, c’est très compliqué d’avoir de partenaires et sponsors. Nous avons quand même essayé de taper à plusieurs portes mais très peu nous ont accompagnés. Même la francophonie, l’institut  français du Bénin, le Ministère de l’enseignement secondaire pour ne citer que ceux-là, n’ont pas pu  nous accompagner faute de moyens et nous les comprenons et espérons qu’ils nous soutiendront dès l’année prochaine. Nous avons organisé cette 4ème édition du championnat littéraire avec le peu de  moyens que nous avons. C’est le lieu de remercier LAHA ÉDITIONS et L’UNION AFRICAINE DES ONG DE  DEVELOPPEMENT (UAOD – Coordination BENIN) qui nous ont apporté un soutien remarquable. Merci à  Abdel Hakim LALEYÈ, PDG de LAHA et Mathieu SAGBO KAKPO, Vice-Président de l’UAOD en charge  des pays de l’Afrique de l’Ouest et à l’écrivaine Sophie ADONON. Pour les éditions prochaines, nous  allons redoubler d’efforts pour faire mieux que ce que nous avons fait cette année. Le meilleur reste à  venir par la grâce de Dieu. 

A part les "Mots magiques aux trésors", quelles sont vos nouvelles ambitions ?
Nous rêvons grand et nous croyons en nous-mêmes. Sur ce, nous allons nous battre pour conquérir tout le Bénin,  voire l’Afrique avec notre initiative. Permettez que je garde pour le moment nos ambitions qui, rassurez-vous sont grandes. Le moment viendra et les impacts seront visibles et remarquables.

En guise de conclusion, comment appréciez-vous la gestion du secteur des arts et de la culture, sous le régime de la Rupture ?
Notre pays le Bénin il faut le rappeler est un pays très riche sur le plan culturel et artistique. Depuis  l’arrivée de l’actuel Ministre du Tourisme et de la Culture Ange N’KOUÉ, il faut d’abord remarquer qu’une partie des acteurs culturels dont la majorité abusait des ressources de l’Etat sous l’ancien régime agitent le milieu et se permettent d’insulter,  voir manquer du respect à un ministre nommé par le Président de la République.  Vous savez, chaque gouvernement définit sa politique culturelle. Le nouveau départ a  voulu mettre fin à beaucoup de choses qui se faisaient sous le régime YAYI et qui n’avantageaient pas la majeure partie des acteurs. Nous avons tous observé un (01) an de pause en matière d’activité.
Beaucoup se plaignaient mais je pense que pour véritablement mettre en place une réforme, il faut aussi du temps. Personnellement, j’attends la mise en pratique des réformes annoncées pour le  développement du secteur culturel au Bénin et après je pourrai librement apprécier. Il ne sert à rien de se baser sur des rumeurs pour jeter du tort sur un régime. Je lis déjà sur les réseaux sociaux par exemple  une polémique sur l’agenda culturel 2017 de notre pays malgré qu’il n’est pas officiellement lancé ni  disponible. J’attends bien que le ministère lance officiellement l’agenda et je vais librement opiner là-dessus. Si rien ne change dans les mois à venir, c’est qu’il faut repenser vraiment à cette façon de diriger la culture dans notre pays le Bénin. Je vous remercie.

Propos recueillis par Donatien GBAGUIDI

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