vendredi 2 septembre 2016

Hanlissa 2016: Voici les successeurs de Gbèmanwonmèdé et Ezin Gangnon!



Adisso, aux côtés de son père, Ezin Gangnon

Le festival Hanlissa, qui célèbre les anciennes gloires de la musique traditionnelle s’est tenu ce dimanche 28 août 2016 au Hall des arts de Cotonou. A l’occasion, deux artistes, désormais fauchés par le poids de l’âge ont désigné publiquement leurs successeurs.



Ils ont hérité du pouvoir de chanter. Ce, en lieu et place de leurs géniteurs. Des géniteurs qui vivent encore. Mais qui ont compris qu’il faut suivre la relève  quand on  est encore en  vie. L’acte officiel de transmission de leur pouvoir artistique a  été signé ce dimanche 28 août 2016. Et sur un événement culturel majeur. Le "festival Hanlissa" du journaliste et animateur de la télévision Canal3 Bénin, Aubin Akpohounkè. Un événement  qui a mobilisé une impressionnante foule de spectateurs au Pavillon du Hall des Arts de Cotonou. Il s’agit des icônes de la musique traditionnelle béninoise, "Gbèmanwonmèdé", le précurseur du rythme "lomba" et Ezin Gangnon, le créateur du rythme "Taba Hanyé".  Deux queues d’animaux en main (symbole du pouvoir), Gbèmanwonmèdé est le premier annoncé sur le podium. Sous un tonnerre d’applaudissements d’un public visiblement très fier de revoir sur scène et bien en forme cette ancienne gloire de la musique béninoise, il monte délicatement les manches du géant podium installé pour la circonstance. Et il tonne ! Un entonnement qui étonne plus d’un, étant donné que malgré le poids de l’âge, rien n’entache sa sublime voix qu’on lui connaissait depuis 45 ans déjà. Et c’est ça qui fait monter davantage l’adrénaline des spectateurs qui savourent allègrement avec d’incessants applaudissements, les vieux répertoires musicaux de Gbèmanwonmèdé. Lui qui, revigoré par la pluie de billets de banque qui frotte son visage, s’est laissé aller pour emballer davantage le public. Mais, après quelques chuchotements à ses oreilles, il sera contraint d’arrêter pour ainsi se conformer au programme de la soirée. Alors, il se tourne vers son hériter musical, qui, automatiquement, se met à genoux pour recevoir ses bénédictions. Après quelques incantations et prières, il ordonne celui-ci d’entonner une chanson pour montrer à la foule qu’il est bien digne de lui succéder. Sans autre forme de protocole, l’hériter se lève et révèle son nom d’artiste. "Dèdomè" qui signifie en langue fongbé, "à la place du père". Par la suite, il entonne une chanson qui éblouit l’immense foule qui vient de découvrir que Dèdomè a pratiquement la même voix que son géniteur. Des applaudissements fusent alors encore de partout. Et Dèdomè cède la place au second héritier. Lui, il s’appelle  "Adisso" (le fils prend). Par les prières publiques de son géniteur, Ezin Gangnon, lui aussi entonne des chansons qui émeuvent tout le public. Après cette cérémonie de transmission de pouvoir, place a été donnée à la prestation de plusieurs autres anciennes gloires célébrées à cette occasion par le festival Hanlissa. On peut citer entre autres, Dakossi Dénis, Boko Médard, Aïssi, Ebawadé, Gbégnon, Aïkpémi et consorts. Des prestations qui ont définitivement mis fin au festival Hanlissa 2016.
Donatien GBAGUIDI


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