dimanche 3 avril 2016

" Gbè, tac-tic à la rue des pingouins": Les coulisses d'un spectacle qui fait pleurer le public d'émotions



Dans un spectacle de surpassement de soi, Sofiath Bello  a fait pleurer le public de l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (EITB) ce mercredi 30 mars 2016 à Togbin. Retour dans les coulisses d'une création atypique qui enrichit l'écurie du Fitheb 2016.




Le 28 mars 2014, Sofiath Bello  tenait encore sur ses deux pieds. Et elle s'adonnait encore à cœur joie, à l'art qu'elle adore le plus: la danse. Mais le 29 mars 2014, sa joie de danseuse s'est interrompue.  Et pour cause, le malheur a frappé à sa porte. Alors qu'elle venait de Ouidah, une ville historique du Bénin située dans le département de l'Atlantique, Sofiath Bello, avec sa moto sur laquelle elle a remorqué un de ses amis, connut un malheureux accident. Un accident qui a fini par lui coûter sa jambe gauche et qui la contraint donc à l'ombre et à l'oubli de tous les  promoteurs, puisque désormais handicapée. Commence alors pour elle, une vie solitaire qui la prédestinait à l'abîme de son immense talent de danseuse professionnelle. Mais, de nulle part, une lumière jaillit sur elle et éclaircit son horizon plongé dans le cachot du désespoir. Il s'agit de l'édition 2015 du Festival international de théâtre et de musique pour personnes handicapées (Fitmhand 2015). En effet,  se souvenant de l'immense  talent d'artiste qui mourait peu à peu en Sofiath Bello  remise enfin des mois de soins après l'amputation de sa jambe, Gaston Eguedji, le promoteur du FITMAHAND fait appel à un metteur en scène béninois, Anicet Adanzounon pour remettre la désormais handicapée motrice Sofiath Bello  sur scène. Une proposition que celui-ci accepte volontiers. Mais pour y arriver, Anicet Adanzounon devra se transformer à la fois en un psychologue et un metteur en scène persévérant. Car, il faut d'abord faire accepter l'idée de revenir sur scène à Sofiath Bélo, puis ensuite, l'aider à réussir cette reconversion de danseuse professionnelle en une comédienne. D'où la création de "Gbè, tac-tic à la rue des pingouins". Une création qui l'a réellement mise sur  la planche à travers laquelle  elle fait pleurer son public d’émotions. Des pleurs qui proviennent surtout des émotions qu'elle dégage seule sur scène, dans un monologue qui retrace sa vie de femme solitaire, contrainte à l'oubli du fait de son handicap. Un handicap qu'elle a su surmonter et qu'elle démontre une fois sur la planche grâce à la débordante énergie qu'elle déploie en se transformant tantôt à une vraie ménagère, s'adonnant sans faille aux tâches domestiques, tantôt à une danseuse professionnelle accomplie, puis à une véritable bête de la scène. Une façon pour elle de démontrer à tous qu'elle est guérie de son handicap. Ému, le directeur du Fitheb, Erick-Hector Hounkpê a exhorté ses homologues étrangers présents à la représentation  à la promouvoir afin de l'encourager à prendre un nouveau départ avec sa nouvelle vie de comédienne convertie.



Donatien GBAGUIDI




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