lundi 1 février 2016

Obsèques de Edia Sophie: Des regrets et amertumes au rendez-vous



Depuis ce samedi 30 janvier 2016, Edia Sophie, la première femme ayant osé prendre le micro au Bénin, décédée le 4 décembre 2015 repose dans sa maison familiale à Abomey. Retour sur des obsèques faites de regrets et d’amertumes.


La dépouille mortelle recevant les derniers hommages à Goho (Abomey)


La dépouille mortelle de la disparue a reçu au Stade municipal de Goho, à Abomey, sa ville natale, des hommages officiels. Y ont pris part, le représentant du ministre de la culture, le maire de la ville d’Abomey, des artistes de renommée dont entre autres,  Vivi l’International, Sèna Joy, Baflora, Rek Souza, les membres de l’Orchestre Nova Band de la disparue, ses amis, parents,  ses cinq enfants (deux hommes et trois filles)  et une population très modestement mobilisée. Annoncé au podium installé pour la circonstance pour rendre ses hommages à la désormais feue Edia Sophie, le maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè, après avoir dit tout le bien qu’il connait de la disparue, donne le premier de  ses regrets et amertumes. « Je ne peux pas comprendre qu’aux obsèques d’une si grande vedette, que le ministre de la culture s’absente. Aucune raison ne peut être valable. Je le regrette amèrement », a lancé Blaise Ahanhanzo-Glèlè avant d’inviter les artistes présents à continuer de valoriser le Bénin à travers leurs productions artistiques. « Un jour, nos dirigeants reconnaîtront réellement votre valeur », a-t-il laissé entendre dans un tonnerre d’applaudissements comme une prière avant de promettre qu’un grand monument sera bientôt érigé en l’honneur de la disparue afin de l’immortaliser.  En  réponse à ce coup de gueule du maire d’Abomey,  le directeur adjoint du Cabinet du ministère de la culture, représentant le ministre de la culture,  Paul Hounkpè a mentionné que   le ministre Paul Hounkpè a pris toutes les dispositions pour personnellement prendre part aux obsèques, mais a été retenu au dernier moment « au Conseil des Ministres qui se tient au même moment que les hommages officiels ».

"je me suis fâchée contre ma mère..."
Francis Edia, le fils ainé de la disparue et ses autres frères et sœurs, visiblement très émus par la disparition de leur mère ne parviennent plus à contenir leurs larmes. Et les pleurs varient selon la douleur que chacun ressent. Pour Céline De Mari, la fille ainée de Edia Sophie, ses pleurs se justifient par trois raisons. La première raison, selon les confidences qu’elle nous a faites, « c’est de m’être fâchée contre maman ». Et pour cause, elle s’explique : « Un jour, à ma grande surprise, quelqu’un m’envoie de message me demandant de venir donner à manger à ma  maman. J’en étais vraiment choquée au point où j’ai reproché à maman de se confier à des inconnus qui ne cessent d’embêter nous, ses  enfants. Aujourd’hui, je le regrette amèrement », a-t-elle confessé se fondant en larmes. Et la seconde raison de sa douleur, « c’est que beaucoup pensent que nous avons abandonné notre maman. Je veux dire aujourd’hui que la vérité, c’est que si nous lui donnons 10.000FCFA, à peine elle arrive à en recevoir  1000FCFA. Je ne veux pas nommer ceux qui sont à la base de cette situation », s’est-elle expliquée avant d’avouer la dernière raison de ses regrets. « Maman ne souhaitais pas qu’on l’expose à une place publique pour lui rendre des hommages. Elle m’a expressément dit qu’elle n’en veut pas. Mais aujourd’hui, compte tenu de ce qu’elle a été pour le Bénin, nous sommes obligés de trahir ses dernières volontés. Ça aussi, me fait mal au cœur », a déclaré Céline De Mari. Des regrets et amertumes à l’issue desquels la dépouille mortelle a été conduite , sous l’escorte des membres du Fan Club  de l’émission culturelle "Hanlissa" animée par Aubin Akpohounkè,  fortement mobilisés, dans sa maison familiale où elle a été inhumée dans la nuit de ce samedi 30 janvier 2016 dans la stricte intimité familiale.


Donatien GBAGUIDI


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