mercredi 16 décembre 2015

Ce que mon préfacier pense de mon livre :CULTURE EN DEUIL: La Vérité sur les artistes béninois décédés en 2013



Préface

Je ne sais quel(s) sentiment(s)va (vont) vous envahir quand vous ouvrirez cet ouvrage ? Tristesse, colère, indignation, émoi, frissons… ? Eh bien, chers lecteurs, tout cela m’a envahi, successivement. Puisque j’avais la charge d’une préface, je ne pouvais me dérober à lire ni relire ce cimetière des Artistes. Et à force d’y revenir, mon indignation –qui avait relayé ma tristesse de début- a progressivement fait place à un puissant émoi, puis à des frissons. La peur. La peur de mourir, moi-même Artiste. Parce que j’ai vu, feuilletant les pages de cette  Culture en deuil, la négligence totale et l’oubli où mon pays laisse les créateurs qui, après avoir servi la nation de toutes leurs flammes, tombent malades. Souvent sans soutien. Qu’ils se débrouillent, eux-mêmes !
En effet, cet ouvrage d’environ 170 pages, nous plonge dans le Carnet noir des artistes décédés au cours de l’année 2013. La chronologie a ouvert le feu par Alokê, épluchant, comptabilité lugubre, les derniers instants de Zouley, Riss Cool, G.G. Vickey, Tougan Amassè, Leonid Bento, alias Bluv du groupe All Baxx, pour finir par ériger le catafalque de Djibril Sagbohan. Eh oui, ils sont tous morts en 2013. Tous musiciens et/ou artistes chanteurs. De la musique moderne (G.G. Vickey, Bluv) comme de la traditionnelle pure (Alokpon, Tougan Amassè, Alokê) ou de la moderne dite d’inspiration traditionnelle (Zouley, Riss Cool, Djibril Sagbohan). C’est difficile à soutenir mais je le fais à votre place, cette cartographie mortuaire. Au nombre de Huit (08), nous avons une femme, Zouley Sangaré, et sept hommes. Trois (03) trentenaires (Riss Cool, Leonid Bento, alias Bluv et Djibril Sagbohan), deux (02) quadragénaires ( Zouley Sangaré et Alokê), deux (02) septuagénaires (G.G. Vickey et Alokpon) et un (01) octogénaire (Tougan Amassè)…

Retenons que des huit décédés, Cinq ont moins de cinquante ans. Donc en pleine carrière, et qui ont encore du génie et de l’énergie à donner pour servir la nation, égayer et conscientiser les citoyens. C’est inquiétant d’autant qu’ils sont morts de maladies, chose qu’on peut prévenir, qu’on doit prévenir si le pays avait une véritable politique de sécurité sociale déployée à l’endroit des artistes. Plus de cinquante ans après nos indépendances, nous n’avons pas été capables de doter notre pays d’une couverture sociale avérée au profit d’une grande frange de la population. Les laissant à leurs propres comptes. Et nous sommes si conscients de notre faute que, souvent, dans leurs dernières minutes, nous avons tout fait de notre possible pour les sauver. Oui, le BUBEDRA a ouvert sa tirelire, le généreux Fonds d’Aide à la Culture, ce médecin financier pour la mort, s’est démené, et les soutiens individuels et corporatistes se sont eux aussi fendus de leurs efforts. Mais… Dieu a donné, Dieu a bien évidemment repris. Cependant, il n’aurait pas repris si tôt et si souvent, si, au lieu du « Médecin après la Mort » ou de ce que j’ai appelé « Le Médecin pour la Mort », nous avions mis en place une politique de couverture sociale préventive. Dieu qui aime tant Ses créatures, n’aurait jamais aimé les reprendre si jeunes, si nos associations faîtières et corporatistes, au lieu que leurs dirigeants respectifs, et tous, rasent et longent les murs du Ministère et autres autorités à la recherche de gains et avantages personnels, exigeaient des priorités profitables à tous. Du moment que nous choyons mal les créatures de Dieu, Il ne peut que les Reprendre, à voir surtout les conditions lamentables que nous leur faisons par nos cupidités.
Il me semble donc temps, qu’au sortir de cet ouvrage dont je vous impose la lecture et la méditation, nous nous ressaisissions. Chacun en ce qui le concerne. Le simple citoyen, les pouvoirs publics et/ ou décentralisés, les politiques…Mais surtout, nous autres artistes. Que nous crions davantage, pour ceux dont le métier est de crier, que nous agissions pour créer ou pousser à créer, ne serait-ce qu’une mutuelle de santé pour les Artistes. Mais en attendant, puisque les choses prennent tellement de temps chez nous, j’exhorte les responsables de nos associations et fédérations faîtières à la Honte de l’action, pour initier par le Fonds d’Aide à la Culture, ce que j’ai déjà appelé ailleurs la CIS, la Carte d’Identité Sanitaire de tous les artistes. Cela va nous permettre de leur faire faire des bilans de santé pour détecter, à l’avance, les maux dont ils souffrent ou dont ils pourraient à l’avenir souffrir. Une telle démarche permet d’anticiper tant médicalement que par la rupture des comportements nocifs que traînent souvent les créateurs, comme la drogue, l’excès ou l’abus d’alcool et  autres psychotropes tolérés à leur dopage d’avant-scène.
Vivement que cette Culture en deuil nous réveille à préserver tant d’autres jeunes artistes dont la vie semble bien menacée par l’absence d’action d’envergure pour protéger cette race. Certains me diront, « Ils n’ont qu’à cesser de se droguer ou de cultiver les comportements nocifs ». Je suis entièrement de leur avis, s’ils peuvent déjà réussir à dissuader les patrons de coucher avec leurs secrétaires, les enseignants de profiter de la jeunesse de leurs élèves filles, les gynécologues de piéger et de harceler de nombreuses femmes mariées malgré leur résistance.  « J’aime bien les donneurs de leçons surtout ceux qui réussissent à assimiler les leurs », ai-je déjà écrit quelque part. Et comme à chacun son défaut, profitons des occasions que nous offre le Seigneur pour nous corriger… Lisons et méditons donc Culture en deuil pour que vivent les artistes.

HOUNKPÊ  Erick-Hector
Artiste et Consultant.

3 commentaires:

  1. C'est vraiment touchant ces pertes. Paix à leur âme.

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  2. C'est vraiment touchant ces pertes. Paix à leur âme.

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  3. C'est vraiment touchant ces pertes. Paix à leur âme.

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