Sa Majesté Gangorosuambou, roi de Kika |
Dans
la hiérarchie royale du septentrion, il est le 3ème roi le plus
influant. Il vient donc après les rois de Nikki et de N’Dali. Il s’appelle Sa
Majesté Gangorosuambou, roi de Kika. C’est lui qui règne jusqu’à Tchaourou, la commune d’origine
du président Boni Yayi. Nous l’avons rencontré pour vous. A cœur ouvert, il
apprécie le bilan, l’entourage de Boni Yayi et parle surtout de son successeur.
Découvrez !
Le président Boni Yayi, votre fils,
s’apprête à quitter le pouvoir en 2016. S’il vous était donné d’apprécier sa
gestion du pouvoir d’Etat, que diriez-vous ?
Sa Majesté Gangorosuambou, roi de
Kika :Boni Yayi a passé les 10 ans de gestion du pouvoir d’Etat dans
la turbulence politique. Mais sur le
plan des réalisations, je crois que son bilan est positif. Je ne dis
pas que tout est parfait. Surtout qu’il
a connu beaucoup d’embûches sur son chemin. C’est d’ailleurs souvent le cas en
politique. Il revient à celui qui gère le pouvoir de les contourner pour
évoluer. Yayi Boni a fait son temps et
son mandat tire vers sa fin. Mon souhait est qu’il le finisse dans la paix et
que celui qui va lui succéder poursuive
ce qu’il a fait et aille même au-delà de l’existant pour le bonheur des
populations afin que la démocratie, la
paix et l’unité nationale puissent
triompher. Nous souhaitons aussi que le
prochain président de la République soit un président rassembleur, qui soit à
l’écoute des populations afin que le Bénin soit bien construit.
Avez-vous souvent des occasions de
tête-à-tête avec le président Boni Yayi ? Si oui, quels conseils lui
prodiguez-vous souvent ?
Je
peux dire que je le rencontre de temps en temps, mais pas tout le temps. Etant donné que c’est notre
fils, nous essayons de lui donner des conseils.
Quand il vient vous voir à Kika, qu’est-ce
que vous lui dites souvent ?
Quand
il vient chez nous à Kika, nous lui conseillons souvent d’être à l’écoute du
peuple. Nous attirons souvent son attention sur le fait que les politiciens de
son entourage peuvent parfois mal le conseiller et l’amener à commettre des
erreurs. C’est pourquoi nous lui
conseillons d’être prudent par rapport aux conseils qu’on lui donne.
Le problème qui se pose aujourd’hui, c’est
la succession de votre fils Boni Yayi. Comme vous le savez, l’unanimité n’est
toujours pas faite dans son propre camp autour de celui qui va porter la candidature des FCBE.
Que lui conseillez-vous à ce sujet ?
Nous
avons notre petite idée sur ce que nous pouvons lui conseiller par rapport à ce
qu’il faut faire en ce qui concerne son successeur. S’il venait vers nous, nous
allons pouvoir le lui dire. Nous pensons que si lui-même en arrivait à montrer quelqu’un,
nous aurons souhaité que celui-ci puisse
être unanimement accepté. Il doit aussi s’assurer que ce successeur soit un
rassembleur et qu’il pense réellement à la paix et à l’unité nationale.
Il paraît qu’il aurait montré son premier ministre,
Lionel Zinsou, comme son successeur. A
votre avis, est-ce pour lui le meilleur choix ?
(Sourire….).
Jusqu’à présent, nous prenons ça comme des rumeurs, puisque lui-même ne nous a
encore rien dit officiellement. Maintenant, si cela s’avérait vrai, ce sera son
choix à lui. Le peuple décidera. Aux urnes, le peuple va faire son choix.
Quand vous regardez autour de lui
aujourd’hui, en tant que roi du président Boni Yayi, qui estimez-vous bien
indiqué pour lui succéder ?
Moi,
je suis un gardien de la tradition. J’incarne donc l’unité et la paix. Il ne
sera donc pas judicieux pour moi de désigner
maintenant quelqu’un comme le choix idéal, étant donné qu’il y a beaucoup
d’ambitions dans son camp. Eux tous sont d’ailleurs nos fils et on ne saurait
dire que tel est meilleur que tel autre. En tant que roi, cela ne serait pas
responsable de notre part. Nous regardons et nous observons tout le monde tout
en sachant le profil dont les rois ont besoin pour le Bénin d’après Yayi Boni.
De façon collégiale, les rois étudieront donc. En parlant de profil, comme je
l’avais dit tantôt, le prochain président de la République doit être tolérant,
rassembleur, doit aimer la tradition et faire en sorte que la loi sur la
chefferie traditionnelle qui est actuellement sur la table des députés soit
votée.
Un mot de conclusion
Je
souhaite que les élections à venir se passent dans la paix, la transparence et
que la démocratie et l’unité nationale soient à tout prix
sauvegardées.
Propos recueillis par Donatien GBAGUIDI
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