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dimanche 11 mars 2018

Littérature/ "Le Sarcophage des mutilés": L’hommage de Stéphens Akplogan à un écrivain déchu

A son compteur déjà, une dizaine d’ouvrages publiés. Le dernier en date, c’est un roman. Il est baptisé "Le Sarcophage des mutilés", officiellement lancé le jeudi 8 mars 2018, à Paris, en France. A travers cet ouvrage, l’auteur, Stephens Akplogan,  entend restaurer une icône de la littérature africaine. Une icône qui, lauréate du prestigieux "Prix Renaudot",  a été purement et simplement déchue par la suite, avant de rendre le tablier de la vie, le 14 octobre 2017. Injuste, Stephens Akplogan perçoit cette déchéance et se propose de lui rendre hommage à travers son roman, "Le Sarcophage des mutilés". Que retient-on de façon substantielle, de cet ouvrage ? De quel écrivain est-il question dans ce roman ?  Quelles sont les perspectives de l’auteur de l’ouvrage ?  Des interrogations auxquelles il a accepté de répondre, à travers l’interview qu’il nous a accordée. Lisez plutôt.


  Le  jeudi 8 mars 2018, votre livre intitulé "Le sarcophage des mutilés" a été  lancé à Paris. Que peut-on retenir des grandes lignes de cet ouvrage?
Stephens Akplogan: C'est un roman historique. Je l'ai commis en hommage à l'écrivain malien Yambo Ouologuem qui nous a quittés dans la nuit du 14 Octobre 2017 à 77 ans. Il est le premier auteur africain à être distingué du Prix Renaudot, l'un des prestigieux prix français. Mais ce prix lui fut arraché, quelques semaines après, au motif du plagiat de certains auteurs. Cela n'est pas sans conséquence sur la carrière de l'homme accusé sur des bases farfelues. On contemple dans ce livre les misères que des gens en position de force peuvent imposer à des gens qui n'ont de grâce que leur talent. Tout cela nous mena au constat que la ligue des marginalisés qu'animent nos hommes politiques,  bradant les ressources du peuple à leur profit exclusif n'est que le prolongement des errements de nos regards intéressés. L'état des lieux révèle que les pires escrocs de la République reviennent farcir le peuple avec des billets et du bagout.  Natan, le personnage principal du roman fut le point de cristallisation de cette méprise. En sa qualité de conseiller en image affecté à la communication de campagne du milliardaire Solstice Amlon, il dénouera avec l'éclairage de sa déesse et de son ange gardien tous les pièges qui l'éloignaient du Palais de la Marina. Mais pour son second mandat, avec la complicité de Gandjêto, la femme dieu,  le sang de Natan sera demandé. Les intrigues montrent le degré de crédulité du peuple et combien ceux qui ont un quelconque pouvoir financier manipulent le peuple. Une peinture des élections législatives et la présidentielle de 2015 et 2016 qui ont été colorées de la pire des surenchères avec des allusions aux conteneurs d'argents ont montré à suffisance que les éclaireurs que devraient vraiment être la société civile, les journalistes par leur souci de manifestation de la vérité ont induit un choix subjectif chez le peuple. La révolte emporta le président qui n'avait plus de solution aux problèmes de son pays.

Vous êtes pourtant Béninois. C'est surprenant que vous ayiez décidé de lancer cet important document à l'extérieur. Pourquoi cette option?
Oui, je suis Béninois mais je publie depuis quelques années en France. Le livre sort donc là-bas avant le Bénin. Et le samedi prochain 10 mars,  je le présente à Lomé lors de la journée d'hommage à Yambo à l'Université de Lomé en compagnie de l'ancien Premier ministre du Togo Edem Kodjo et deux grands noms africains de la littérature Sami Tchak et Kangni Alem.

Quand les Béninois auront-ils l'opportunité de déguster les pages de cet ouvrage?
Le livre sera disponible en quelques exemplaires au Bénin, d'ici à la semaine prochaine. Les achats peuvent se poursuivre en ligne et sur commande avec les Éditions Langlois Cécile.

Quelles sont vos perspectives après le lancement de l'ouvrage?
À court terme, mes perspectives restent de donner de la visibilité à mon livre. À long terme, c'est de me faire connaître un peu plus de mes compatriotes.

Que dites-vous pour conclure cet entretien ?
Ma conclusion, c'est un coup de gueule. Il faut que les forces civiles de ce pays aident le peuple à se redécouvrir aux vertus de la souveraineté qu'il incarne. Dans le livre, ils ont pu assumer autrement leur souveraineté. " Chaque vote est un sort jeté et malheur à qui faillira à la confiance que lui accordera le peuple."

Entretien réalisé par Donatien GBAGUIDI
Source: L'Evénement Précis


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