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dimanche 13 novembre 2016

MTC: Le ministre Ange N’Koué n'est plus un ange pour les acteurs culturels!



La plateforme des acteurs culturels du Bénin a donné de la voix, ce vendredi 11 novembre 2016. C’était à travers un point de presse qu’elle a animé à la salle de conférence du Hall des arts à Cotonou. Après une analyse de la situation actuelle du secteur culturel, la plateforme désapprouve la gestion du Ministre Ange N’Koué.




« Nous sommes dans l’angoisse. Nous en avons marre. Nous sommes vraiment fatigués et révoltés à la fois. Aujourd’hui, nous sommes sur la ligne rouge ». Ce sont les premiers mots de Pascal Wanou, porte-parole de la plateforme à l’entame du point de presse. Et il illustre ses propos par certains actes du ministre du tourisme et de la culture, qui selon ses dires, « plombe le secteur culturel ». Le premier acte dénoncé par la plateforme, c’est ce qu’elle appelle « la méprise du ministre ». Une méprise qui ne se limite pas seulement, selon leurs propos, aux acteurs culturels, mais à tous les cadres de son Cabinet.  Cette méprise, selon Pascal Wanou, s’explique par l’insulte de l’intelligence des acteurs culturels et l’irrespect des textes, usages et coutumes qui gouvernent le secteur culturel. Pour preuve, les conférenciers brandissent le document consensuel élaboré sur les différentes réformes à opérer au niveau du secteur dans tous ses compartiments. Un document qui a été élaboré par les acteurs culturels à la demande du ministre Ange N’Koué lui-même, et qui lui a été déposé le 26 août 2016. Au finish, selon les explications de la plateforme, le ministre a choisi de mettre de côté ce document consensuel. Et il en élabore d’autorité, sans aucune consultation des acteurs culturels, un autre qu’il envoie pour communication en Conseil des Ministres. « Nous avons donc compris que le fait de nous avoir réuni pour élaborer de façon consensuelle ce document était une manœuvre pour le ministre de faire croire au président de la République que nous sommes associés à ce qu’il fait », a déclaré Pascal Wanou.
L’autre acte du ministre Ange N’Koué dénoncé à ce point de presse, « c’est la réduction à plus de 52%, le fonds d’aide à la culture,  qui passe désormais de 5 milliards, à 2 Milliards 400 Millions ». Or, selon les explications des conférenciers, les ressources du Ministère prévues au titre du budget de l’Etat exercice 2017 passent de 6 Milliards à 35 Milliards de Francs CFA. Un paradoxe qui ne s’explique pas selon les acteurs culturels. Et en parlant du budget exercice 2017, le ministre Ange N’Koué a « supprimé d’autorité, la saison artistique 2017 ». Une saison artistique qui, en temps normal, est clairement définie au plus tard à la fin du mois d’octobre de chaque année. Pire, selon les propos des conférenciers, « le  ministre a procédé à des détournements d’attributions ». Se substituant au Fonds des arts et de la culture, le guichet étatique qui finance les projets des acteurs culturels, le ministre Ange N’Koué crée lui-même des  activités relevant du Fonds des arts et de la culture auxquelles,  des montants colossaux sont affectés », selon les affirmations des conférenciers. Et ils comptabilisent plus de 7 milliards de Francs CFA affectés à ses projets que le Ministre lui-même a créés au détriment des acteurs culturels. Et la conséquence directe de cet acte du ministre, aux dires des conférenciers, c’est que les acteurs culturels n’auront plus d’activités propres à eux à mener. Ce faisant, selon les conférenciers, «  il a décidé de mettre la main sur les ¾ des ressources du Ministère du tourisme et de la culture ». Et cette pilule, la plateforme n’entend pas l’avaler. C’est pourquoi elle dit avoir rencontré la Commission chargée de l’étude du budget à l’Assemblée nationale à qui elle a soumis ses propositions et amendements. Dans tous les cas, si le budget est voté en l’Etat, ils promettent se faire entendre par tous les moyens possibles.


« Les artistes vont souffrir davantage »
C’est ce qu’on peut retenir de l’intervention de Eric Thom’son, président du Conseil d’Administration du Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins (Bubedra). Et pour cause, selon ses explications, l’Etat semble démissionner par rapport à la lutte contre la piraterie. L’un des éléments  majeurs qui expliquent  la souffrance des acteurs culturels.  « Le 5 mai 2015, le président Boni Yayi  avait pris un  décret pour permettre à la douane de percevoir des redevances sur les supports (clé Usb, Cd, carte-mémoires…) qui servent à faire la  copie privée des œuvres artistiques. Pour rendre opérationnel ce décret, il faut la signature d’un arrêté interministériel du   Ministre de l’économie et des finances et du Ministre du tourisme et de la culture. Mais à notre grande surprise, notre ministre, Ange N’koué, qui devrait faire les diligences nécessaires et convaincre son collègue de l’économie et des finances pour la signature dudit arrêté nous a jeté à la figure lorsque nous l’avons rencontré à ce sujet que « le président Talon n’est pas convaincu par cette affaire de copie privée que nous défendons. Du coup, nous sommes abandonnés dans cette lutte contre la piraterie », a expliqué Eric Thom’son. Au regard de ces faits, Eric Thom’son conclut que « Le ministre du tourisme et de la culture veut plomber le Nouveau Départ ». Mais il rassure : « Et ça, nous n’allons pas le lui permettre ».
Contacté pour réagir à ces  accusations, le ministre Ange N’Koué dit  ne pas vouloir « faire des commentaires sur  cette sortie des acteurs culturels ». Il dit avoir suffisamment discuté desdits sujets avec eux. Toutefois, il promet sortir, pour bientôt, la vérité  des faits. En attendant, il annonce, pour ce lundi 14 novembre 2016, sa rencontre avec les députés en vue de leur expliquer, les grandes lignes du budget exercice 2016, alloué au Ministère du tourisme et de la culture.


Donatien GBAGUIDI




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