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mardi 8 mai 2018

Deuil dans le monde artistique: Voici comment Amikpon a été révélé aux Béninois en 1974 !

Dans l’après-midi du jeudi 4 mai 2018, une des grandes voix de la musique traditionnelle béninoise s’est éteinte. Michel Akodjènou, alias "Capitaine Amikpon", le roi du "Kpalongo" a donc tiré sa révérence. Et ceci, des suites d’un malaise qui l’a conduit à l’hôpital de zone de l’Ouémé, d’où il a soupiré pour la dernière fois, alors que ses proches s’apprêtaient à récupérer les résultats de ses analyses médicales.  Comment s’est-il révélé au public béninois ? Pour répondre à cette interrogation, nous avons rencontré pour vous, une pièce maîtresse, révélatrice de la légende Amikpon, qui, sans langue de bois, livre l’essentiel sur la carrière artistique de l’homme. Découvrez ses témoignages.


L’histoire Amikpon a démarré dans les années 70. Selon les témoignages reçus de ses proches, il faisait son rythme "Kpalongo" avec son acolyte, le grand barbu, nommé Agbafafa. A cette époque, ils jouaient sur des cérémonies pour survivre. Mais en 1974, l’heure de la célébrité va sonner pour Amikpon. Et de la manière la plus fortuite possible. On dirait un coup de destin pour encourager les incontestables talents que l’artiste déployait dans les environs de son Porto-Novo natal pour des miettes. Ce coup d’accélérateur a été donné par la Société Africaine des techniques électroniques (SATEL), installée en plein cœur d’Akpakpa, l’un des quartiers de ville de Cotonou, la capitale économique du Bénin. C’était en 1974. Une année où, la SATEL, dont le Président Directeur Général, Bernard Dohounzo, a fait la découverte de l’artiste du rythme Agbadja rénové. De l’ethnie Xwla comme Gbessi Zolawadji, le PDG de la SATEL a fait appel à Gbessi Zolawadji pour enregistrer son tout premier album sur un disque de 45 Tours. Trouvant en lui des qualités exceptionnelles artistiques et humaines, la SATEL décide alors de l’embaucher comme un collaborateur extérieur, afin de lui permettre de détecter dans les villages et villes du Bénin, des talents en herbe qui n’ont pas encore la chance de se révéler au public.  Doté d’un enregistreur pour la cause, Gbessi Zolawadji se lance alors dans la mission à lui confiée. « Le PDG de la SATEL, en me confiant cette mission en 1974, m’a doté d’un enregistreur, qui me permettait de parcourir les différentes localités de notre pays, sur toute l’étendue du territoire national, pour enregistrer les artistes en herbe qui ont vraiment le talent, et qu’il faut aider à s’engager dans une carrière artistique prometteuse pour leur avenir », s’en souvient-il, comme si c’était hier. Et c’est dans ce périple qu’il a fait la découverte de Michel Akodjènou, alias "Le Capitaine Amikpon" et son acolyte Agbafafa. Après les avoir écoutés chacun, Gbessi décide d’enregistrer uniquement Amikpon qu’il trouve répondre aux critères de sélection à lui fixés par son patron de la SATEL. «Dans mes voyages-découvertes, j’ai fait la découverte d’Amikpon. Après l’avoir écouté, j’ai décidé de l’enregistrer du fait de son talent qui était bien perceptible. Arrivé à la SATEL, j’ai donné l’enregistrement au PDG qui a écouté et l’a aussi approuvé. Alors, j’ai fait rencontrer les deux hommes qui ont commencé par travailler ensemble. Et c’est bien là qu’Amikpon a enregistré son premier album. Un album à succès, qui lui a permis de devenir très célèbre dans le pays. Ils ont collaboré pendant plusieurs années », a témoigné Gbessi Zolawadji. A la question de savoir ce qu’est devenu, Agbafafa, l’acolyte d’Amikpon, à l’époque, Gbessi Zolawadji avoue : « Après ce coup de succès et de célébrité, je n’ai plus vu Agbafafa derrière Amikpon. Je lui ai toujours posé la question, mais il ne m’a jamais donné une réponse, jusqu’à sa mort, le jeudi 4 mai 2018 », a confessé Gbessi Zolawadji, avant d’ajouter : « il a toujours été reconnaissant envers moi, durant toute sa vie. Partout où il passait, il n’arrêtait pas de témoigner que c’est moi qui l’ai révélé au public ».

Donatien GBAGUIDI

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