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mercredi 5 avril 2017

MTC/An 1:Ange N’Koué, un an de confrontation avec les acteurs culturels



Une année 2017 débutée sans saison artistique, guéguerre permanente entre le Ministre du tourisme et de la culture et les acteurs culturels, le Fonds des arts et de la culture au budget réduit, sans Conseil d’administration, ni Décret portant Attributions, organisations et fonctionnement (AOF). C’est ce qu’on peut retenir de la gestion du ministre Ange N’Koué, un an après sa nomination à la tête du département du Ministère du tourisme et de la culture, sous le régime de la rupture.


6 avril 2016 au soir. Le Président élu, Patrice Talon dévoile son équipe gouvernementale. Parmi les 22 membres du nouveau gouvernement du régime de la rupture, se trouve un ange. A lui, il est attribué le Ministère  de la culture, de l’alphabétisation et du tourisme, rebaptisé Ministère du Tourisme et de la Culture (MTC). L’ange s’appelle Ange N’koué. Aussitôt installé, il devrait coordonner  le processus électoral devant conduire au renouvellement des membres du Conseil d’administration du Fonds d’aide à la culture (FAC). Une élection qui devrait démarrer le 18 avril 2016.  C’était l’urgence du moment, car, ne pas le faire, risquait de plonger l’institution dans le vide juridique, dès le 8 juin 2016. Mais face à cette urgence, naissent des mouvements de pressions, porteurs des dénonciations acerbes contre la gestion du Fonds d’aide à la culture (FAC). L’urgence pour ces mouvements, c’est d’arrêter le processus électoral en cours, puis réformer le FAC pour une meilleure gestion. Deux clans d’acteurs culturels se dessinent alors. Il s’agit du camp des diables, ceux à qui les mouvements de pression reprochent une gestion calamiteuse et clientéliste du Fonds, puis le camp des anges, qui se proposent, et proposent des réformes pour une meilleure gestion de l’institution. Sans doute, Ange N’Koué choisit le camp des anges et ferme ses  portes aux diables désignés. Ce qui l’amène à suspendre, par l’arrêté N°088/MCT/DC/SGM/CTC/PCA-FAC/SA, pris le 13 avril 2016, le processus électoral en cours, objet des dénonciations. Objectif, « voir clair dans ce qui se passe ».  Le processus électoral est alors mis en hibernation. Dans la même logique de sortir les diables désignés de la maison FAC, par arrêté ministériel, le ministre Ange N’Koué met fin aux fonctions de  Bachirou Coffè, l’ex-directeur du FAC et le remplace par un intérimaire, Francis Zogo. Après ces mesures dites conservatoires, les réformes annoncées devant aboutir à une gestion plus saine du Fonds ne se pointent pas. Le secteur plonge alors dans une sorte d’inertie, les acteurs culturels n’ayant plus de financements pour mener leurs activités. Face à la situation, les diables désignés brisent le silence et donnent de la voix. Des points de presse, des marches de protestation  ainsi que des conférences de presse s’organisent pour dénoncer le ministre du Tourisme et de la culture qui, selon leurs dires, ne fait rien pour mettre fin à la crise au FAC et sauver l’institution du vide juridique auquel elle s’expose. Face à la pression et le silence des anges, le ministre a fini par ouvrir ses portes aux diables désignés. Après des rencontres sur des rencontres, le FAC définitivement dans le vide juridique depuis le 8 juin 2016, le ministre a  dû lâcher prise. Par l’arrêté N°141/MTC/DC/SGM/CTJ/CTC/DFAC/SA pris le 29 juillet 2016, Ange N’Koué proroge le mandat des administrateurs désignés diables de six (6) mois. Le but, en substance, l’arrêté le stipule : « En attendant la mise en œuvre du processus devant aboutir au renouvellement des membres du Conseil d’administration du Fonds des arts et de la culture, le mandat des membres actuels arrivé à terme le 7 juin 2016 est prorogé de six (6) mois à compter du 1er juillet 2016 ».
A l’issue des six (6) mois de prorogation, le Conseil d’administration du FAC a-t-il pu réellement être renouvelé ? La réponse est non.
Résultat, à ce jour, l’institution entre temps rebaptisée Fonds des Arts et de la Culture, demeure sans Conseil d’administration, donc replongé dans  le vide juridique depuis le 29 janvier 2017, avec un  fonds réduit de plus de 50%. Pire, pour défaut de saison artistique 2017, sa mission principale d’appuyer les initiatives artistiques et culturelles est mise en veilleuse, tout comme le secteur culturel et artistique. Une face peu lumineuse  que  tente de sauver quelque peu, le directeur du Fonds, Gilbert Déhou-Malè, nommé par le Président Patrice Talon lui-même, en remplacement de l’intérimaire, Francis Zogo. Sa stratégie, c’est de se montrer plus proche de ses pairs, les rares qui continuent d’organiser quelques activités sporadiques, puisqu’étant lui-même artiste, afin qu’ils ne se sentent pas totalement délaissés. Pour combien de temps encore, l’inertie va-t-elle durer ? Bien malin, celui qui donnera une réponse certaine à cette interrogation.

 Donatien GBAGUIDI








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