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jeudi 20 avril 2017

Chronique culturelle: Au cœur de la florissante saison des confédérations artistiques !



Ne vous méprenez point. La saison confédérale artistique  ouverte le 10 février 2017 par la Confédération  nationale des musiciens traditionnels du Bénin (CONAMUTRAB) sera davantage florissante. La significative moisson déjà enregistrée en l’espace de  deux mois est bien symptomatique de ce que le rang des confédérations artistiques ira crescendo. De la Conamutrab en février 2017, nous pouvons désormais citer la Confédération béninoise de danse (Cobed) née le 5 avril 2017, et maintenant, la Confédération des artistes et des acteurs de la musique traditionnelle dont l’acte de naissance a été signé dans la matinée de ce mercredi 19 avril 2017.
La Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (CBAAC), née depuis le 30 décembre 2014 peut donc se réjouir d’avoir accouché  des triplets, même si son rêve de contenir tous les corps de métiers du secteur des arts et de la culture  est définitivement brisé. Et ce n’est pas fini. Ne soyons donc  plus surpris, l’appétit venant en mangeant, de voir éclore, dans les jours à venir,  la Confédération des plasticiens, la confédération des conteurs, la confédération des  musiciens modernes et consorts. Et il en est ainsi, parce qu’au-delà des mobiles clairement avoués, il y en a qui échappent peut-être encore aux gens peu avertis. Des mobiles ? Parlons-en.  Le premier tire sa source de la congénitale malédiction qui empêche le Béninois de « vivre ensemble pour construire ». Ici, c’est notre propension à la prospérité  personnelle qui constitue un frein à toute entreprise collective. Cette malédiction congénitale faite de méfiance ne saurait donc permettre aux acteurs culturels de s’unir dans un unique creuset pour agir ensemble. Le faire, ce serait transcender cette malédiction congénitale qui a la répugnante vertu d’habiter chaque Béninois.
Le second mobile qui peut justifier cette florissante saison des confédérations artistiques a pour nom, l’égoïsme. Et ça peut se comprendre parce que nous sommes dans un monde où ce sont les génies qui parlent. En parlant des génies, il en a sûrement de forts, de moins forts et de faibles. Pourtant, tous sont condamnés à s’exprimer. D’où les rivalités qui les contraignent à la désunion. Des rivalités empreintes parfois de haine, de méchanceté et de combats mystiques qui  creusent davantage le fossé entre les concernés. Faire fi de tout ceci et sceller une union entre ces génies, c’est probablement faire le terreau à un cocktail Molotov dont l’explosion ferait plus de victimes.
Le 3ème mobile, je le nomme "les enjeux du moment". Et ici encore, l’horizon est propice pour que la saison confédérale artistique soit bien florissante.  Il en est ainsi parce que si tout se passe bien comme il est prévu, ce sont désormais les confédérations qui désigneront leurs délégués pour l’élection des deux représentants des acteurs culturels au  Conseil économique et social (CES). Vu sous cet angle, il est donc vital que ceux qui veulent bien se lancer dans cette course ménagent leur monture pour assouvir leurs objectifs.  Et si les échos que nous recevons des coulisses des réformes au Ministère du tourisme et de la culture arrivaient à se confirmer, il est évident que les confédérations auront bientôt de puissants pouvoirs dans la destinée de la vie artistique et culturelle dans notre pays. Autrement dit, l’enjeu est de taille. Autant de mobiles qui valident donc cette floraison de confédérations à laquelle le monde des arts et de la culture assiste actuellement. Mais la cruciale question  qui taraude mon esprit, c’est bien celle de savoir si, le secteur, pour autant, s’en porterait mieux ? A chacun d’y répondre.

Par Donatien GBAGUIDI




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