Vue partielle du Musée à vendre |
Le Musée international "Avimadjessi
d’Ahozon", installé en 2012 dans la commune de Ouidah est mis en vente. Et
pour faute de moyens de fonctionnement et d’entretien. Contacté, le promoteur revient
sur les motivations de cette décision radicale
et avoue être désormais « entre le marteau et l’enclume ».
C’est par un
communiqué que l’information a fait le tour des réseaux sociaux, ce week-end.
Le Musée international "AVIMADJESSI d’Ahozon" vient ainsi d’être mis
en vente. Les objets culturels, précieuses pièces collectionnées de par le
monde, sont donc proposées au public à vils prix. Et pour cause, le promoteur,
Dénis Avimadjessi, ne dispose plus de moyens pour entretenir ces précieux
objets disposés dans un R+2 en plein cœur d’Ahozon, un arrondissement de
la commune de Ouidah. Ancien
fonctionnaire de la Présidence, actuellement admis à la retraite, Dénis
Avimadjessi, désormais fauché, dit vouloir conquérir sa liberté de vivre après
tant d’investissements non productifs dans ce Musée qui, visiblement, n’intéresse
pas les autorités actuelles en charge du Ministère du tourisme et de la culture. « Je suis fatigué. J’ai investi pratiquement tout ce que j’ai réalisé
dans ma vie dans ce Musée. Aujourd’hui, je veux conquérir ma liberté de vivre.
Je ne veux plus me faire humilier par des gens qui sont aujourd’hui fonctionnaires
bien après moi. Je suis actuellement à la retraite. Je veux maintenant liquider
ces pièces pour mettre le local en vente pour vivre aisément de ma
retraite », nous-a-t-il confié, ce dimanche 23 octobre 2016, joint au
téléphone. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé de sauver le Musée.
« Le
bon ministre Paul Hounkpè s'est personnellement déplacé dans mon musée, l’année
dernière et a dit que cette richesse exceptionnelle ne doit pas être perdue
pour notre pays. Nous avons alors établi un plan de sauvetage sur trois ans à
raison de cinq millions de francs par an. Il a écrit une instruction pour qu'on
me paye cet argent. Sur les cinq millions de cette année, je n'ai reçu que
trois millions après mille tracas et humiliations. Le reste, c'est à dire les deux
millions, ils ont dit clairement qu'ils ne le payent pas. Et les raisons
évoquées sont simplement insultantes pour le vieux fonctionnaire que j'ai été
avant eux tous. En plus, je me suis déjà endetté pour préfinancer et relever le
musée. Maintenant, voilà... », a confié Dénis Avimadjessi à Eskil Agbo,
journaliste à w.w.w.dekartcom.com, un journal en ligne.
Pris entre le marteau et l’enclume
La nouvelle
de la mise en vente du Musée a fait mouche dans l’opinion publique nationale et
internationale. Et Dénis Avimadjessi en témoigne : « De partout dans
le monde, lorsque les gens ont appris cette information, ils ne cessent de
m’appeler. Ils ne veulent pas que je liquide le Musée », nous-a-t-il
confessé. Mais le paradoxe, personne ne lui propose de l’aider à relever le
défi du sauvetage du Musée. « Je me
sens désormais entre le marteau et l’enclume. Tout le monde refuse que je vende
le Musée. Ils me proposent de le fermer provisoirement au lieu de le vendre.
Mais moi, j’ai besoin de me libérer.
L’année prochaine, j’aurai 60 ans. Je veux maintenant mener une retraite
paisible au lieu d’être chaque fois méprisé
par les autorités actuelles du Ministère du tourisme et de la culture »,
nous a confié Dénis Avimadjessi.
Somme toute,
il garde l’espoir de voir la situation se rétablir d’ici le 1er
novembre 2016 au plus tard. Sinon, « dit-il, je vais
procéder à la vente au premier qui me proposera les prix que j’ai indiqués dans
mon communiqué ».
Donatien GBAGUIDI
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