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jeudi 23 juin 2016

Tournée théâtrale: Le spectacle "Ecartèlement" laisse des empreintes sur les spectateurs


Imelda Gnamey dans le rôle de Jacqueline  sur scène .

Le metteur en scène béninois, Anicet Adanzounon a gagné le pari. Celui de la tournée de son spectacle "Ecartèlement" qui a parcouru quatre grandes villes du Bénin avec quelques impacts sur le public.




Quatre grandes villes. Porto-Novo, Parakou, Tchaourou et Abomey-Calavi. Un seul spectacle. "Ecartèlement", une écriture de la journaliste  Ganiath Bello, mise en scène par Anicet Adanzounon. Une seule comédienne. Imelda Gnamey. Puisqu’il s’agit d’un monodrame. Un monodrame proposé   à la première étape de la tournée  au public de Porto-Novo. Un public réuni à l’Espace Ouadada, fait d’Européens  et de Béninois. Pendant 45 minutes, Imelda-dans  le rôle de Jacqueline- dans un monologue fait de répliques , avec à la clé des jeux de scène qui s’adaptent au ton du texte selon des personnages tels que Guy Mora, le directeur de l’agence de communication qui l’emploie, le couple Adam, ses géniteurs, Hervé Kouassi, son chauffeur et amoureux et Bouba, le partenaire de Guy Mora. A pas de désespérée, voix tremblotante, une chaise au dos, Imelda s’invite sur la scène et lance : « Mort, engloutis moi…Elle s’arrête ici, la courte et vilaine vie que je mène. Elle s’arrête ici, la courte, pauvre et satanique vie que je mène. Douze mois ont suffi pour anéantir, pas seulement une vie, mais trois vies ». Des propos intrigants qui captent l’attention des spectateurs sur elle. Elle qui représente l’unique fille du couple Adam qui rêve comme tout bons parents, d’une vie rayonnante et bien décente pour leur progéniture. Mais Jacqueline, même si elle rêve aussi de la réussite professionnelle, ses ambitions la conduiront plus tard dans l’abîme du désespoir. D’abord amante de Guy Mora, son patron, celui-ci finira par la troquer contre la signature d’un contrat par Bouba qui, néanmoins, ne ressuscitera pas son entreprise. A cette étape de la scène, Imelda laisse encore découvrir ses talents de comédienne avec des gestuelles qui inspirent à la fois séduction et émotions. Ceci à cause de sa quasi parfaite diction qui permet aux spectateurs de suivre avec  attention le déroulement de la scène. De son rendez-vous avec Bouba, Jacqueline s’en sort encore avec fiasco. Puisque son rêve de se construire une vie de luxe ne sera pas réalisé. Car, Bouba, après avoir tenu avec elle durant tout son séjour d’affaire,  des relations intimes en échanges de promesses de villas, de comptes en banque bien fournis et d’un emploi stable, va finir par la larguer. Et Jacqueline va passer à une autre  étape de sa course vers l’abîme. Elle soutire en effet cinquante millions du compte bancaire de l’entreprise familiale dans l’objectif de quitter « le pays pour se refaire sa vie et retrouver Bouba ». Mais c’est sans compter avec l’enfer que lui a fait vivre Guy Mora qui s’empare de l’argent volé après  avoir abusé d’elle, après l’avoir chosifiée et  bastonnée. Elle se voit alors contrainte de revenir solliciter le pardon de ses parents. Mais trop tard. Son père qui n’a pas pu résister au désastre financier qu’elle a causé à l’entreprise familiale est mort, sa mère, déboussolée par la folie ambitieuse de son unique fille est devenue folle et internée au centre psychiatrique. Jacqueline, déshéritée, n’a donc plus de famille, Hervé Kouassi étant  devenu par la force des choses, l’héritier universel de la famille Adam. Autant de malheurs qui ont jalonné la vie de Jacqueline. Ce qui, au-delà des émotions, suscite aussi des débats dans le rang des spectateurs à chacune des étapes de la représentation. Et là, l’objectif du metteur en scène semble bien atteint. « Nous avons voulu à travers ce spectacle, sensibiliser les populations sur les conséquences de nos ambitions démesurées. Et nous avons constaté qu’après chaque représentation, les spectateurs posent des questions et nous livrent les leçons qu’ils ont retenues du spectacle. Nous pensons que nous avons gagné notre pari », s’est réjoui Anicet Adanzounon qui invite le public à la dernière représentation qui clôture la tournée à l’Espace Mayton à Abomey-Calavi.


Donatien GBAGUIDI



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