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| Le métaphysicien, Amoussa Rahimi |
LES CORPS SPIRITUELS
DANS LE VODOUN
Dans la tradition FON est admise l’idée selon laquelle l’âme
d’un individu ayant bien vécu sur la terre revient s’incarner dans un nouveau corps,
celui d’un nouveau-né. Cette conception montre bien que pour le Vodouisant, la
mort n’est pas une fin, une extinction mais une préparation à une nouvelle vie,
à une nouvelle expérience. Elle montre également qu’en plus de notre corps périssable,
existe au moins impérissable un principe immortel qui prolonge l’homme au-delà
du temps et de l’espace.
Ainsi,selon la tradition VAUDOUN, l’humain se compose de
plusieurs principes immatériels conformément aux fonctions principales de
l’homme que sont :1-LE YE 2-LE LINDON 3-LE SE et 4-LE DJOTO. Le Vaudouisant
estime que tout être inanimé et animé est composé des mêmes principes et que
seule la qualité varie d’un être à un autre.
A)
LE
YE OU CORPS ASTRAL
Le mot YE signifie
l’ombre d’un objet quelconque.Il doit donc son existence à la lumière et a un caractère
matériel, étant visible.Demême notre image à travers un miroir se nomme aussi
YE .La tradition raconte qu’a la mort, le YE est le premier principe qui se
détache du corps.Par la rupture du lien qui l’unit au YE, le corps se trouve
privé de la lumière qui l’enveloppe et par conséquent devient pâle d’où la par leur
du visage d’un mort .Par l’appellation YE, les initiés VAUDOUNS ont indiqué
avec l’invisibilité le caractère temporaire de ce principe.En milieu Vaudoun en
voulant annoncer la mort on dit ‘’ZANKOU’’c’est-à-dire la lumière s’est retirée
ou s’est éteinte .En d’autres termes une vie vient de s’éteindre .Ainsi la
tradition Vaudouisante compare ainsi la vie d’une lumière ou à un son.Les
deux(lumière et son) ne sont rien d’autre qu’une vibration à l’image et à la
ressemblance de la vibration primordiales, DIEU.
La dégradation du YE à la mort n’obéit pas aux lois de
décomposition que le corps physique mais est soumise aux lois du monde
spirituel .C’est ainsi que doué de mémoire , le YE rode autour du corps qu’il
vient d’abandonner jusqu'à ce que celui-ci soit enseveli et c’est seulement en
ce moment que le YE réalise qu’il n’a plus de support et laisse alors le corps
physique a son sort. De là commence pour le YE un temps d’errance au cours
duquel il se manifeste parfois en cristallisant sa forme aux personnes encore
non averties du décès de la personne physique et avec lesquelles le défunt
possède des affinités. De telles rencontres sont exprimées dans la tradition
par la parole :’’ MI KPENOU DO YESIME ‘’, c’est-à-dire nous avons croisé
la chose qui reste dans l’invisible YESIN .Rappelons que le YE a
l’apparence exacte du corps physique qu’il vient d’abandonner et il peut être
vu par des personnes sensibles.En résumé à la mort du corps physique, le YE se décompose
au YEYIVO lieu d’extinction du YE c’est-à-dire l’endroit où le YE
s’anéantit.Aussi le YEYIVO correspond au plan astral.
B)
LE
LINDON DU CORPS VITAL
Le lindon est le principe de vie ou corps vital .C’est le réservoir
d’énergie nécessaire à l’activité et au maintien du corps physique sur terre. Le
mot ‘’lindon’’ est composé de deux termes à savoir : ‘’ALIN et DON’’ ‘’ ALIN’’
signifie au sens littéral REIN et ‘’DON ‘’ le LOINTAIN or le mot ‘’ALIN’’ ou
REIN désigne symboliquement le plexus
solaire ou centrale énergétique qui nourrit tout le corps et LOINTAIN exprime
ici l’invisible l’immatériel.Aussi le LINDON désigne le « plexus solaire immatériel »
c’est-à-dire le corps vital .Signalons que lorsque des sacrifices sont faits au
Vaudoun et au FA c’est le LINDON de ces
offrandes que ceux-ci se nourrissent,c’est-à-dire de leur énergie vitale.De même
c’est au lindon que s’attaquent les sorciers qui veulent nuire à une
personne.Et s’ils réussissent cette personne meurt.Le lindon est lié à la tête
et il se nourrit des aliments et de la respiration.Aussi le lindon régit le fonctionnement
du corps mental .En résumé, le lindon représente le principe dispensateur de l’énergie
au bon fonctionnement de tous les principes constitutifs de l’être.Ce sont les
racines nourricières de l’être. Lelindon est une interaction entre le plexus
solaire situé dans la région du nombril précisément dans le creux de l’intestin
et le cerveau siège de la conscience. Les maladies naissent du
dysfonctionnement du lindon.
C- LE SE
OU L’ESPRIT
Le SE est également un corps spirituel constitutif de l’êtrehumain.Il
a pour attribut l’éternité et l’infini c’est-à–dire qu’il échappe au concept du
temps et de l’espace.Le SE est l’image de la divinité en chacunde nous et possède
ainsi toutes ses qualités.LeSEadonc un caractère immuable incorruptible et
immortel. Le SE définit ainsi l’individualité en nous. Le SE n’est pas l’ange Gardien.Chaque SE
sedéterminepar une individualité dans l’univers tandis que l’ange gardien
demeure àl’extérieur de nous et peut
avoir plusieurs personnes sous sa protection.Lors de la réincarnation,c’est le
SE qui s’installe dans un nouveau corps. Les attributs de Dieu tels
L’omnipotence, L’omniscience,L’amour et la conscience sont localisés dans le
SE. Et la conscience a son siègedanslatête.Et la tradition appelle
laconscienceAYI.Aussi le SEreprésente leDieu individuel qui habite chaque être
dans l’univers. C’est dans le SE que sont condenséestoutes les étapes devant conduire
l’être humain à sa destinée :DEVENIR UN AVEC DIEU.
D-LE WENSAGOUN
Le terme WENSAGOU est formé du trois mots que sont :
WEN, SA et GOUN qui signifient respectivement :MESSAGE,
FAIRE-ACTION ET PLACE.Lorsque la vie d’un individu prend fin, Dieu envoie un
Ange auprès de l’âme, le YE du défunt qui se charge de conduire celui-ci à la
place qui lui a été fixée selon sa maturité spirituelle.Et c’est ce messager que la
tradition appelle WENSAGOU c’est-à-dire l’ange qui conduit l’être à sa place dans
la demeure deDieu.
E- LE DJOTO OU PRINCIPE DE
REINCARNATION
Le mot DJOTO se compose de deux termes que sont : DJO et
TO. LE DJO signifie NAITRE ET SECOND TO Signifie père. Aussi DJOTO se traduit
par<< l’être spirituel ayant présidé à la naissance. Ainsi chaque enfant
qui nait possède un djoto c’est-à-dire un esprit qui veilleà sa naissance. C’est
la consultation du fa qui détermine le djoto du nouveau venu. Dès lors, l’on
cherche à qui ressemble cet enfant, de qui est-il porteur et le nom qu’il
recevra sera celui de l’ancêtre désigné par le fa .LE DJOTO exprime en réalité
la connaissance par nos traditions de la connaissance du mécanisme de
participation de certains dés incarnésà la vie divine et des interactions entre
les mondes manifestés et non manifestés.En vertu du caractère divin dont jouit
L’ANCETRE CREATEUR dans le monde invisible et du lien magico- spirituel qui l’unit à son ex-famille , le DJOTO PREND sous
sa protection le nouveau-né. Aussi existe-t-il le commerce des vivants avec ceux
qui ont quitté la terre car pour la
tradition vodouisante la mort ne constitue pas la fin de l’existence. Et le
DJOTO explique l’origine au culte des ancêtres protecteurs. le DJOTO sous-entend
l’existence des destinées parallèles et tout enfant qui naît est absolument
porteur d’un certain nombre de paramètres
identiques à ceux d’une personne ayant déjà vécu( la ressemblance ,une marque
sur le corps,la voix , la forme,des yeux ,du front etc). La philosophie du DJOTO
nous éclaire sur le futur et exige que nous sachions mémoriser les données de
nos familles respectives et nous rappelle que nous ne devons pas donner
n’importe quel nom à l’enfant au risque de détruire ou d’annihiler les potentialités
dont il est porteur. L’incidence négative ou positive qu’induit le NOM que porte
un individu sur sa vie nécessite au préalable la consultation du FA. Et c’est
savoir qui fonde le concept du DJOTO.Le concept DJOTO estune âme bien extérieure
à l’être humain et qui ne s’incarne donc pas dans le nouveau-né.Cependant il
entretient une relation étroite avec le nouveau-né. D’ailleurs, plusieurs
individus peuvent partager le même DJOTO. Le DJOTO indique simplement LES
DESTINEES PARALLELESet traduit la notion d’ESPRIT TUTELAIRE OU ANGE GARDIEN
chargé du développement spirituel de l’enfant.
MATHIEU 7-7
Ni la conscience, ni la sensibilité ni l’amour ne sont abolis
par lamort.Et le proverbe suivant l’indique si bien : << ADJA KUTUTO
NA SI HU YI AYONUXWEA, METINME METINMEWEN TIN>> c’està dire un Défunt
Adja ne peut se réincarner dans une famille Nago : Que CHACUN RESTE CHEZ
SOI.Le DJOTO perpétue la mémoire des disparus et résume la philosophie
vaudouisante qui rejette l’extinction et l’anéantissement de la vie par la
mort.
Dans la tradition vodoun, Dieu est désigné par Mahou, ou SEGBO OU DADASEGBO ou SEGBOLISSA. Remarquons
que dans l’expressionDadasègbo , nous notons la présence du mot SE, le principe
immortel et GBO qui exprimela force, la puissance, la grandeur. Or Dada signifie
Roi, chef ou autorité. DADASEGBO est donc le SE suprême,le principal plus élevé.Dieu
est aussi appelé YEHWE, nom sacré de la
divinité qui se compose des mots YE (OMBRE) et HWE (INFERIORITE). Le mot YEHWE restitue donc correctement le caractère
lumineux de la divinité. Aussi lorsque le vodouisant parle de Vodoun – YEHWE, il relie ainsi le
vodoun à son origine solaire, Dieu. Rappelons
que leYE ou l’âme représente le principe négatif en liaison avec l’élément eau
et le fluide magnétique tandis que le HWE,le
soleil symbolise le principe positif et le fluide électrique lié à l’élément
feu. Le nom YEHWE est quadripolaire et correspond à l’aimant quadripolaire.
Yèhwé constitue le nom sacré de DIEU uniquement employé lors des rituels théurgiques
vodouns. ET QUE DIEU ET LES MANES DE NOS ANCETRES NOUS GUIDENT ET NOUS ECLAIRENT.
AMEN-AMEN-AMEN-RÂ.
PLASTICIEN
METAPHYSICIEN
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