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vendredi 2 octobre 2015

Découverte: Immersion dans l'église des adeptes du Vodoun à Savalou


Les deux co-célébrants assistés des "enfants de chœur"

Comme Jésus, le vodoun a aussi son temple. URE-Djowamon est l’église qui accueille désormais les adeptes du Vodoun à Savalou. Et elle s’étend déjà.









L'heure de la communion pour les adeptes
Quartier Affossouklinnou.  En plein cœur  du centre-ville de Savalou. Une commune située dans le département des Collines, à 233 kilomètres de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Le Vodoun y a pris siège. Et c’est dans un temple. Un temple construit en matériaux précaires et qui accueille, chaque dimanche, ses adeptes. Il est baptisé " Union des religions endogènes-Djowamon (URE)". Comme dans les églises, la messe y est célébrée. Et commence chaque dimanche à 9 heures. Pour une fois, dans le cadre de ce reportage, j’y étais. A l’entrée de l’église, aucune enseigne pour renseigner le fidèle. Mais quand on y pénètre, on se rend bien à l’évidence qu’il s’agit bien  d’une église. Quatre rangées de bancs s’y trouvent. Au fond de la salle se trouve l’autel. Un autel fait de table couverte de pagne à dominance rouge et noire. Au sol, aux deux extrémités de l’autel se trouvent deux canaris plats contenant de l’huile rouge qui sert de support au feu qui s’y trouve. A gauche de l’autel, s’installe la chorale. Une chorale qui, au démarrage de la messe, fait résonner les tambours,  gongs et castagnettes avec des chansons qui vantent et vénèrent le voudoun. Il s’agit, selon les explicationsfournies, de l’instant d’adoration d’avant la messe. Après une trentaine de minutes d’animation, le rythme change. Le prêtre célébrant, "YèhouénonTchédji" est annoncé. A pas feutrés, rassurants, un homme de taille imposante et de corpulence généreuse, de rouge vêtu, perles au cou, fait son entrée dans la salle. Derrière lui, une  femme, endimanchée, mais de façon extravagante. Selon les précisions données par YèhouénonTchédji, il s’agit de la co-célébrante de l’église des adeptes du vodoun. Trois jeunes filles de la chorale les accompagnent. Elles jouent aux côtés des deux célébrants, le rôle d’enfants de chœur comme dans l’église catholique romaine. Accompagnés par des chants et danses, les deux célébrants prennent siège à l’autel. Et puis, les tam-tams cessent de résonner. L’homélie peut commencer. Mais là, c’est la célébrante qui dirige les choses.  Prières et adorations suivent l’homélie. Des moments palpitants pendant lesquels divers rythmes vodoun sont exécutés, lesquels déclenchent chez les fidèles (adeptes), des scènes de joie avec des pas de danses bien impressionnants. L’autre moment important de la célébration de la messe, c’est celui de la communion. Ici, on ne parle pas de communion. Il s’agit du moment où l’on s’offre le « ata et vi » achetés à coups de quelques pièces de francs CFA.  Mais avant ça, on procède d’abord à « l’achat de ata et vi ». Il s’agit en réalité d’une étape qui correspond à la quête. Une étape à l’issue de laquelle les adeptes sont invités à la prière individuelle pour prendre la communion. Une communion faite du "ata et vi" et qui est donnée aux fidèles par les deux co-célébrants de la messe. Mais avant tout ceci, il faut la prédication. Le livre utilisé ici n’est pas la Bible. Il s’agit des légendes du Fâ. Et tout se passe en langue vernaculaire pour mieux faire passer le message du Fâ du jour.

Et l’URE-Djowamon grandit déjà !
Créée le 16 novembre 2012, l’Union des religions endogènes-Djowamon sort désormais de son cadre initial du quartier Affossouklinnou de Savalou-centre. Deux autres sont d’ores et déjà installées dans l’arrondissement d’Ataké, toujours dans la commune de Savalou. Les adeptes du vodoun peuvent alors  fréquenter soit l’église d’Assokangoudooucelle de Doyisso, deux villages situés dans l’arrondissement d’Ataké. Et selon les précisions données par le célébrant,Tchédji,  des travaux d’implantation de l’URE-Djowamon dans l’arrondissement de Logozohè sont actuellement en cours. Mais l’ambition clairement affichée, c’est d’étendre sur toute l’étendue du territoire national l’URE-Djowamon avant de l’exporter vers les autres continents.

 Donatien GBAGUIDI





2 commentaires:

  1. hola! Je suis la fille de la pretresse. C'est un plaisir voir que vous parlez de notre église.

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  2. hola! Je suis la fille de la pretresse. C'est un plaisir voir que vous parlez de notre église.

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